1–4 joueurs, 14 ans et +, 90–150 Min
Difficulté BGG: 3.71 / 5
Auteurs: Toni Serradesanferm, Daniel Simon
Illustrateurs: Antonio Stappaerts
Editeur: Redzen Games (Legion Distribution pour la VF)

107,90 € chez Ludum
109,95 € chez Philibert

Scarface 1920 est issu d’un KS, donc le matériel est somptueux et MÊME dans sa version boutique. Hormis quelques éléments, la boite vendue en boutique est quasi identique. D’ailleurs j’avais demandé la différence sur Facebook et j’avais eu cette réponse, pour être exacte :

Dans la version KS il y a : quelques cartes KS de gameplay, les bâtiments des gangs qui sont un peu différents, des trails pour ranger le matériel (bizarre je les ai aussi dans ma boite retail), les différents jetons en carton qui sont en plastique (pourtant on en a déjà : les flingues & les tonneaux d’alcool, mais pas l’argent) et le pion anneau qui est une figurine.

Vous voyez, la version KS est dispensable et la version boutique, qui est une merveille à regarder, est, du coup, bien plus chère qu’une boite de jeu expert avec un matériel plus soft qui pourrait couter 60 €. Là, on est à 110 € (moins si vous avez quelques euros en points fidélité)

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Pour information, j’ai acheté ma boite et l’article n’est pas rémunéré. 

L’univers de Scarface 1920 

Je pense que je n’apprends rien à personne mais au début du XXième siècle, il y a eu plusieurs constats aux Etats-Unis :

• L’alcool fort avait remplacé le vin et la bière
• Un citoyen buvait près de 80 bouteilles de whisky par an
• Il y avait un saloon pour 300 habitants
• Les conséquences de l’alcool étaient souvent tragiques

Il y eu donc une campagne, menée principalement par les pasteurs et les femmes (contre les violences conjugales), pour interdire la fabrication, la vente, la distribution… d’alcool. La campagne a été stoppée par la guerre de sécession, puis a repris grâce à Frances Willard, une femme qui créera l’union chrétienne des femmes pour la tempérance en 1874, et le relais sera repris par les hommes en 1893 et Wayne Wheeler, avocat, qui créera l’Anti- Saloon League.

C’est grâce à ça que la constitution des Etats-Unis s’est vue amendée pour la prohibition, en 1919. Au début, ça portait ses fruits : moins de morts, moins de gens alcoolisés au volant … mais évidemment les mafieux, qui trouvaient cette loi totalement absurde, n’ont pas tardé à créer des bars clandestins. Et des gangs se sont donc fait la guerre pour la suprématie du trafic d’alcool.

Justement, les joueurs jouent chacun un gang à Chicago (plaque tournante du trafic) à cette période là. Les gangs ont pouvoirs asymétriques dont je parle plus loin.

Bref, peu de moyens sont finalement accordés pour lutter contre tout ça (malgré Eliott Ness) et Roosevelt annule l’amendement mais ajoute la taxe sur l’alcool, ce qui renflouera très bien les caisses du gouvernement fédéral et tout ça, pendant que les gangs vont se consacrer davantage à la drogue, les jeux, la prostitution…

Et petite anecdote : c’est en cette période qu’est né le whisky coca (en essayant de cacher l’alcool … ).

Source

Les mécaniques de jeu

Déjà, point important, le gang avec le plus de fric l’emporte, à la fin des 3 manches ! 

Et comment gagne-t-on ce fric ? Scarface 1920 propose quelque chose de nouveau. Dans le bon ou le mauvais sens, on verra mais il y a quelque chose !

On dit que c’est un deck building : et bien non. Pas tout à fait :

• vous devrez jouer toutes vos cartes et ensuite vous devez passer pour pouvoir remélanger votre défausse
• vous n’écartez jamais de votre deck des cartes potentiellement inutiles (ça fait mal quand on se retrouve avec nos 5 cartes de départ dans la main, en fin de partie).

Du coup comment joue-t-on ?

A votre tour, vous allez :

• Préparer votre plan, c’est à dire mettre face visible les cartes que vous allez jouer à ce tour. A partir de la 3ème carte, vous augmentez votre niveau de criminalité.
• Faire des actions : UN seul ordre, remplir les conditions d’un ou plusieurs jobs et activer vos cartes
• Piocher des cartes jusqu’à la limite de votre main

Vous l’avez deviné, c’est dans les actions que ça se joue.

Les jobs tout d’abord. Si vous remplissez les conditions, vous obtenez le bénéfice du job, permanent ou instantané. Les jobs font très mal aux adversaires. Chochottes : s’abstenir !  Tu t’es cru dans le pays des bisounours ?

 

Les cartes à jouer : Elles présentent plusieurs intérêts :

• La force et l’influence que l’on peut utiliser quand on passe un ordre
• L’icone de business qui va comboter avec d’autres cartes jouées dans votre plan (et/ou qui servira pour vos jobs)
• La compétence / l’action qu’elle vous propose et là il y a deux parties : une compétence jouable et un pouvoir de combo jouable uniquement si vous avez la synergie (il faut que cette carte soit jouée avec une autre qui, elle, répond à la condition : c’est à dire qu’elle ait l’une des icones de business demandée). Perso, j’adore ce système.

J’adore l’utilité triple qu’ont les cartes car quand ça combote bien, vous êtes servi.

L’ordre : oui, vous ne pouvez passer qu’un seul ordre. (sauf si vous avez débloqué l’homme de main, une carte qui vous permet, lorsqu’elle est jouée, de passer 2 ordres : elle est très puissante mais il faut POUVOIR la jouer quand elle arrive : influence / force / figurines disponibles).

Les ordres sont de plusieurs types:

• la pègre : vous allez poser une figurine disponible de votre gang sur la pègre et augmenterez sur la piste de criminalité d’autant de niveaux que vous avez de figurines à la pègre. En contrepartie, les actions sont attrayantes :
  • Recruter (ou je dis former) des membres de gang => ce sont les figurines de votre gang, en formation, qui seront déplacées d’une case à une autre pour devenir disponibles et jouables. Vous démarrez avec 4 figurines disponibles.
  • Engager un associé => ce sont des nouvelles cartes que vous allez récupérer (si vous dépensez de l’alcool, l’associé engagé vient directement dans votre main),
  • Obtenir un dealer => pour, plus tard, récupérer de la marchandise à vendre,
  • Vendre dans les quartiers => voilà comment on fait du fric
  • Récupérer un job. => Des cartes, des très bonnes cartes !!!

Toute figurine à la pègre sera envoyée en prison lors des raids policiers ! Et le raid apparait dès qu’un joueur est au plus haut niveau du taux de criminalité ou en fin de manche ! Il y a 3 longues manches.

• les autorités (idem vous devrez poser une figurine), ici vous pourrez
  • Vendre qq marchandises mais pas aussi chères qu’à la pègre,
  • Baisser votre taux de criminalité,
  • Récupérer vos gars en prison (si votre avocat est incompétent, vous allez devoir faire cette action),
  • Développer des business (jetons bar clandestins, casinos… qui servent surtout à la future extension, là c’est pour faire du fric),
  • Et ce qui fait mal, vous pourrez retirer le marqueur de contrôle d’un joueur dans un quartier. Pas de condition, comme ça, si vous avez assez d’influence… et non, il n’y a aucun problème de traduction :'( Si vous êtes à 10 patés de maison de votre adversaire, vous allez voir les autorités et ça retirera le marqueur de contrôle d’un adversaire. D’ailleurs pour 5 points d’influence, vous en enlevez un, pour 10 vous en retirez deux. L’action qui fait extrêmement mal et qui en plus est très lâche. Mais bon, dans les gangs, on n’est pas là pour faire des cadeaux !

Toute figurine présente aux autorités sera récupérée quand le joueur passe.

Sur les deux précédents types d’ordre (les autorités et la pègre), on a besoin d’influence. On le voit très bien sur l’aide de jeu : l’influence permet de faire deux tiers des actions.

• Autres ordres possibles, vous pourrez :
  • Envoyer vos figurines disponibles sur le plateau principal représentant Chicago (selon votre force, si vous en avez 2 => 2 figurines peuvent être placées, évidemment là où vous êtes présents)
  • Déplacer vos figurines et véhicules selon le nombre de force que vous avez dans votre plan (pareil selon vos cartes jouées, vous en aurez plus ou moins)
  • Vous emparer d’un quartier : par la force (vous compterez vos figurines, vos voitures + la force dans vos cartes jouées) pour renverser un quartier et le faire vôtre. Ca c’est pour les braves !
  • Aller chercher des marchandises chez vos dealers : il faudra poser une figurine dessus.
  • Améliorer votre gang … et là on arrive à l’upgrade du plateau personnel.

Ci dessus, sur le plateau principal, on peut y voir le joueur violet avec 2 quartiers :

• à gauche : un quartier où il pourrait vendre ses marchandises pour 18$
• à droite où il a un cabaret (grâce à l’upgrade de plateau cf ci dessous) mais aucune marchandise. Le camion permet de vendre une marchandise de moins pour le même tarif. Ici 4 barils + 2 flingues pour 42 $ , le joueur s’il pouvait vendre (car là il n’a rien), il pourrait donner 3 barils + 2 flingues ou 4 barils + 1 flingue. Le camion est cool ! Mais il ne protège pas. La voiture, elle, protège. Donc le cabaret est protégé de base par une force de 6 (on le voit sur la tuile) + 1 force pour la voiture. Donc si un joueur veut s’emparer du cabaret, il devra avoir 8 de force.

 Upgrade du plateau personnel

J’adore les jeux qui proposent cette mécanique d’upgrade pour rendre plus puissantes les actions qu’on entreprend.

Votre plateau personnel est divisé en 2 parties :

• La partie de gauche, celle du boss ! Vous démarrez la partie avec un boss pas très puissant.
• La partie de droite, les caractéristiques de votre gang que vous pourrez améliorer en payant le coût indiqué au dessus. Vous prendrez le cube le plus en bas près de votre boss (en suivant les flèches) et vous le placerez à droite du plateau sur la caractéristique que vous améliorez. La figurine de votre boss sera ensuite déplacée sur la case où vous avez enlevé le cube. Et sur la ligne où se trouve le boss vous avez l’influence et la force qu’il a. Plus vous améliorez, plus votre boss en a sous le chapeau !

Voici mon plateau personnel à la fin de ma seconde partie :

La seule carte « vide » est celle de votre boss car quand vous la jouez, c’est votre plateau personnel qui vous dit comment :

• selon l’amélioration de votre gang, votre boss aura plus ou moins de force et d’influence (comme vous voyez sur mon plateau en fin de partie, mon boss était à 2 en force + 2 en influence).
• Ensuite votre boss peut réaliser 3 actions parmi 4 que vous voyez sur le plateau (en bas). Vous pourrez même faire 3 fois la même action (condition indiquée sur les plateaux perso)

L’amélioration de gang et du coup du boss est superbement bien trouvée.

Voici quelques informations sur les caractéristiques que vous pourrez améliorer :

• Taille de main : vous l’aurez compris, vous commencez à 3 et les améliorations vous donnent 4 puis 5.
• Avocats : quand vous passez, vous pourrez faire sortir de prison 1 de vos gars, puis 2 et 3 si vous améliorez cette caractéristique
• Recruteurs : ce sont les gars en « formation ». L’objectif est de les rendre disponibles donc plus on peut les déplacer sur le plateau « formation », mieux c’est
• Marchandises : vos dealers vous rapportent 0 puis 1 puis 2 marchandises supplémentaires lors de vos deals.
• Véhicules : vous démarrez avec 1 véhicule au début de la partie (voiture pour la force ou camion pour des ventes plus prolifiques) et en améliorant une première fois vous pourrez avoir un second véhicule et puis un 3ème. Sur 5 véhicules que vous avez (3 voitures, 2 camions), vous n’en jouerez donc que 3 maximum. (ou alors il y a peut-être une carte qui permet de … je ne l’ai pas encore vue?)
• Cabarets : vous démarrez avec zéro cabarets et vous pourrez en avoir jusqu’à 2 si vous améliorez cette caractéristique deux fois. Elle vous permet de retourner un quartier (là encore les ventes seront meilleures) et d’avoir un nouveau type de business : les cabarets (on ne peut les avoir que par ce biais, ou là encore peut-être via une carte mais je ne l’ai pas vue).

L’upgrade est un dilemme sans nom : tout est indispensable ! mdr

Voici les gangs et leur boss proposés dans la boite de base :

• Al Capone permettra d’engager plus facilement des associés
• Stéphanie St Clair permettra de voler des marchandises
• Arnold Rothstein, mon préféré, permettra de réduire les conditions des jobs
• Dean O’Banion facilitera l’upgrade de plateau

La fortune se compte comment, en fin de partie ?

• l’argent récolté par les ventes et les vols … durant la partie
• 3$ par business (bars clandestins, casino, Maisons closes et cabarets)
• 2$ par étoile sur les associés engagés
• XX$ sur certains jobs

Pourquoi vous n’aimerez pas le jeu ?

• Les règles sont denses, comptez au moins 40 minutes d’explication
• Durée de partie: comptez 4 à 5h pour les 2 ou 3 premières parties (même à 2) ; le jeu demande de réfléchir et d’observer les autres
• Vous ne passerez pas quand vous le voulez mais quand le jeu vous l’impose: il faudra JOUER toutes les cartes de votre deck et plus vous en jouez dans un tour, plus votre taux de criminalité augmente et en plus vous ne pourrez pas épurer votre deck (sauf avec 1 carte Associé, de la rivière, difficile à avoir). Vous allez pester contre le jeu si vous aimez maitriser votre partie.
• Le jeu est HYPER méchant et exigeant: ce n’est pas un jeu de gestion, c’est une lutte sans merci où tous les coups sont permis. D’ailleurs la partie gestion n’est intéressante que s’il y a des coups fourrés. Sans ça, ce serait très fade : faire des marchandises / vendre.
• Je ne conseille pas le jeu à 4 pour la longueur et pour le chaos encore plus grand que ça peut générer.
• J’ai du mal à tout ranger dans la boite, le thermo manque de compartiments ou les compartiments ne sont pas assez ‘hauts’ du coup le matériel se balade un peu trop (dans la boite vendue en boutique, en tous les cas car dans la boite KS, je ne sais pas)
• Jouez avec votre groupe habituel pour que les niveaux de chacun ne soient pas trop différents (l’écart entre les scores est assez énorme quand quelques joueurs ne connaissent pas le jeu), c’est valable pour tous les jeux experts, on est d’accord, mais avec cette interaction directe et d’une extrême violence, la pilule ne passera pas et les débutants ne rejoueront pas.
• Il faut avoir une grande table lol

Pourquoi vous aimerez le jeu ? 

• Configuration : 2 ou 3 joueurs (ce sont des configurations que je joue le plus souvent donc le jeu est parfait pour mon groupe)
• Le thème est très bien intégré à la mécanique du jeu car toutes les actions et les cartes collent bien à la période de la prohibition.
• L’histoire que les parties racontent reste gravée en mémoire : « et là, j’ai envoyé ma voiture piégée, elle a rien pu vendre à la pègre et après j’ai fait profil bas, car je savais qu’un attentat à la bombe pouvait me tomber dessus ou pire qu’elle me vende aux autorités ! »

• Chaque partie ne se ressemble pas car beaucoup de cartes n’arrivent pas au même moment ou n’arrivent pas du tout. La diversité des cartes permet à chaque joueur de se réadapter au jeu et aux opportunités qu’il a à chaque partie. Donc le jeu est fortement rejouable, les parties ne se répètent pas.

• Les joueurs ne sont pas là pour enfiler des perles, il faudra observer, anticiper, vendre le plus vite possible et ne pas rendre ses quartiers trop « intéressants » pour les autres !
• L’interaction est directe et brutale. Oubliez Earth, à jouer dans votre coin en essayant de rafler la première place des objectifs, ici, ça cogne et ça vole, je dirai même que les coups de p… sont monnaie courante !
• Si vous ne faites aucune crasse aux adversaires, votre partie est fade. La partie gestion est pauvre surtout quand votre moteur est installé. Il est indispensable de jouer contre les autres, c’est l’originalité du jeu je trouve. D’habitude je n’aime pas l’interaction directe qui détruit tout sur son passage, mais là il y a un côté assumé et l’objectif est de se relever après chaque attaque.
• La synergie entre les cartes est géniale (vous activez un bonus de carte si d’autres cartes répondent à la condition)
• Il y a une question de tempo dans ce jeu. Parfois ça vaut la peine d’attendre LA combo même si on crame un ou deux tours. Surtout pour jouer son boss ou des associés qui permettent de gagner de l’argent.
• La mécanique de jeu est huilée et l’upgrade des plateaux est à tomber et parlons en, du thème encore, votre boss va devenir la carte la plus redoutable de la partie si vous améliorez suffisamment votre gang. Si ça c’est pas thématique, j’arrête de faire des chroniques !
• J’ai apprécié les cartes ‘bras droit » qui se débloquent au fil de l’upgrade du boss, on a tous les mêmes et ce sont CES cartes que vous attendez à chaque partie. Ne les cherchez pas dans le deck des associés à engager (la rivière), elles sont là, présentes pour tous lorsque vous améliorez le gang à certains moments.
• Le jeu est HYPER méchant : tellement jouissif quand on explose les plans des autres.
• Il y a des retournements de situation qui rendent le jeu épique. Vous pensez être devant et d’un coup l’adversaire vend pour 100 $ de marchandise car son job lui fait gagner 2$ de plus par baril vendu.
• Les illustrations sont magnifiques ce qui rend le cadre artistique de la prohibition assez somptueux !
• Le matériel est de toute beauté en plus d’être utile ! (pour un KS c’est assez rare pour le souligner)

Avis

Vous l’aurez compris le jeu est frustrant, chaotique et exigeant. Si, pour certains cela veut dire « défaut », pas pour moi. Petit conseil: Jouez deux ou trois parties avant d’écarter ce jeu de votre ludothèque.

Le jeu porte le thème de façon remarquable et ainsi à chaque partie, on joue les mafieux et on aime ça, d’autant que la mécanique propose un ensemble de bonnes idées qui donnent au joueur la sensation d’être transporté dans le Chicago de 1920.

C’est assez rare que je sois autant obnubilée par le duo mécanique/thème. Ca ne m’était pas arrivée depuis Star Wars Rebellion, Empires of the void II ou encore Sid Meier’s Civ. J’y retrouve les mêmes sensations malgré le chaos qui règne dans Scarface 1920. J’y pense tous les jours, j’ai envie de rejouer, encore et encore pour découvrir les cartes, les raids, les jobs mais aussi pour jouer différemment selon les cartes que j’aurai et je voudrai trouver un bon moyen de me protéger tout en écrasant les autres gangs :p

Je conçois que le jeu ne soit pas pour tout le monde, d’ailleurs pour ceux qui aiment maitriser / contrôler leur partie du début à la fin, n’ouvrez même pas la boîte. Ici règne le chaos et puis soyons honnêtes, le choc est grand à chaque attaque qui vous cible. Mais Scarface 1920 se veut comme ça et assume totalement l’anarchie de chacune des parties. Peut-être qu’avec le temps et l’endurance, on arrivera à éviter les tirs en jouant mieux (courbe de progression) mais en tous les cas, on s’en prend toujours plein la tronche et on jubile à l’idée de se venger. Le premier à ouvrir les hostilités va engendrer une guerre de gangs sans précédent ! Je le trouve plus violent que le Parrain par exemple car vous perdez BEAUCOUP à Scarface. Il me rappelle plutôt « Exodus », vos modules pouvaient être détruits par les adversaires et vous commenciez votre tour avec RIEN. Et bien là, c’est pareil, chaque coup de p… vous met dans un état second où vous ne pensez qu’à vous venger lol

Dans beaucoup de jeux de gestion, on entend : passe moi du bleu, du rouge… ici : je vends des flingues et avec les flingues qu’il me reste, je peux tuer un de tes hommes. On est dans le thème du début à la fin, la tension monte de tour en tour et les crasses qu’on se fait doivent être saluées et vengées plutôt que d’être blâmées. Une fois que ces règles sont comprises par les joueurs, Scarface 1920 s’avère être un des meilleurs jeux de ce genre ! Au travers d’un mécanique mi deck building mi pose d’ouvriers mi dépense d’actions, le jeu vous transporte dans un thème dont votre seul sang froid vous permettra d’en sortir vainqueur.

Si je le recommande ? Oui, plutôt deux fois qu’une. A ceux qui ont envie de se mettre sur la tronche et qui ne couinent pas. Car si ça chouine autour de la table, autant jouer à Earth ; très bon jeu au calme 🙂

Rappel des caractéristiques du jeu 

1–4 joueurs, 14 ans et +, 90–150 Min
Difficulté BGG: 3.71 / 5
Auteurs: Toni Serradesanferm, Daniel Simon
Illustrateurs: Antonio Stappaerts
Editeur: Redzen Games (Légion Distribution pour la VF)

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109,95 € chez Philibert

Aller plus loin ?

Je me suis offert l’extension les exécuteurs. Il y a trois « personnages » disponibles pour tous les joueurs. Sous chaque carte d’exécuteur, on y glissera un job au hasard. Le premier à remplir les conditions remporte l’exécuteur (figurine + carte). Chaque joueur ne peut en avoir qu’un. Donc il faut bien le choisir.

D’autres aventures sont proposées dans l’extension en cours de campagne de financement (les types de business auront leur importance, l’hôpital fait son apparition), il y a aussi de nouveaux gangs dans une boite à part, du coup évidemment je me suis jetée dessus sur GameFound. (livraison Décembre 2024 et non disponible en boutique).