Gravity

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Article rédigé par BDPhilou 

Introduction 

Annoncer comme la future référence en matière de film à effets spéciaux, Gravity était bien évidement attendu avec grande impatience sur ce point. La campagne de promotion n’hésitant pas à parler de spectacle « jamais vu » ! Mais aussi spectaculaire soit-il, le film d’Alfonso Cuarón cueille le spectateur là on ne l’attendait pas forcément. Explication dans cet avis.

Le synopsis 

Le Dr Ryan Stone (incarnée par Sandra Bullock à l’écran) réalise son tout premier vol dans l’espace au côté de l’astronaute expérimenté Matt Kowalsky (qui prend les traits de George Clooney). Leur mission consiste à réparer le satellite Hubble. Dans l’absolu, il s’agit d’une mission de routine mais leur destin va radicalement changer en une poignée de secondes. En effet, les débris d’un satellite russe percutent et détruisent leur navette rendant tout retour avec cet appareil impossible et coupant leur liaison radio avec la Terre…

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Une 3D spectaculaire ? 

Autant le dire tout de suite, aller au cinéma pour voir Gravity en 2D est une erreur impardonnable. Ce film est probablement celui qui a le mieux compris l’utilité de la 3D au cinéma. Sans doute encore plus qu’Avatar, la référence incontestée dans ce domaine jusqu’ici. Évidemment, cette œuvre n’oublie pas de faire virevolter la caméra autour des acteurs et de mettre en « relief » des effets de profondeur saisissants. Mais résumer Gravity à une simple démonstration technique serait bien injuste. Si la 3D est parfaitement exploitée, c’est aussi et surtout parce qu’elle n’est pas utilisée systématiquement comme un divertissement de parc d’attraction. Elle sait aussi soutenir avec brio les scènes plus intimes et dénouées d’action. D’ailleurs la qualité de l’image, la justesse de la luminosité, la beauté inouïe de pratiquement chaque plan du film en font -déjà- un moment incontournable de cinéma.

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Juste une prouesse technique ? 

Le cinéma américain a toujours su, mieux qu’aucun autre, réaliser des films à gros budget à la pointe de la technologie et du spectaculaire. Malheureusement, nombreux sont ceux dont le scénario était inversement proportionnel à la qualité incroyable de leurs effets spéciaux (Jurrasik Park 2, 2012, Indina Jones 4, je continue ?). Dans le cas de Gravity, on comprend très vite que le scénario a été au centre des préoccupations du réalisateur. L’incroyable déploiement technique est totalement au service de l’intrigue et non l’inverse.

Des thématiques fortes

Être seule dans l’espace, sans liaison radio, sans repère et sans expérience, voilà la problématique à laquelle est confrontée le Dr Stone dès le début du film. A travers ses errances, Alfonso Cuarón nous questionne sur de nombreux thèmes existentiels. Quelle est la place de l’Homme dans l’univers ? Les avancées technologiques de l’Espèce Humaine ont-elles un sens face à l’immensité spatiale ? Qu’est-ce que la solitude ? Jusqu’où peut-on aller pour préserver sa propre vie ? La Terre n’est-elle pas notre Mère à tous ?… Rarement un film à grand spectacle n’avait interrogé le spectateur sur autant de thèmes avec une telle justesse et sans condescendance.

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Avis final

Gravity est clairement une œuvre cinématographique marquante. Il y a aura un avant et un après, c’est une évidence. En effet, au-delà de l’incroyable spectacle (réellement du jamais vu jusqu’ici!), c’est la justesse de l’ensemble qui touchera le spectateur. Sandra Bullock est au sommet de son art : portant sur ses épaules presque l’intégralité du film sans jamais perdre en crédibilité. Elle maîtrise son personnage à la perfection et nous fait réellement craindre pour sa vie jusqu’aux derniers instants du film. Celui-ci est haletant de bout en bout et vous fera vivre une expérience presque sensorielle. Mais ne vous y trompez pas, les 2 « acteurs » principaux de ce film ne sont ni Sandra Bullock ni George Clooney. Ces deux monstres sacrés du cinéma se font voler la vedette de bonne grâce par la Terre et l’Espace infini. Notre planète est d’ailleurs sublimée dans chaque plan et apparaît constamment comme un berceau presque aussi fragile que l’héroïne de l’histoire… Gravity est définitivement un film à grand spectacle réussi qui sait faire appel à la réflexion de chacun : Du « jamais vu », en somme…

merci à BDPhilou pour l’article

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8 Comments

  1. Ce Film est plus à classer dans les reconstitutions de catastrophes. Néanmoins, avec une dose de réalisme et un niveau de sensibilité rarement atteint jusque là.

    La 3D est à elle seule un des acteurs principal du film. Cette dernière restitue parfaitement l’hostilité de l’environnement mais aussi la profondeur, la magie du spectacle. Ne pas avoir la 3D revient à perdre la moitié du film. Car, côté film, le scénario frôle la série B. Une chance que la qualité du jeu des acteurs (2 acteurs en fait), la réalisation hors pair des effets spéciaux au service du réalisme pour une fois, permet au film de s’en sortir par le haut.

  2. C’est très drôle cette sensation que j’ai.
    Effectivement quand j’entends dire que le scénario frôle la série B, qu’il est creux, qu’il y a des invraisemblances physiques … je le vois et je suis d’accord en partie.
    Mais je ne sais pas pourquoi, ce film m’a estomaqué.
    Pour moi aussi il y a un avant et un après.
    C’est assez simple à sa sortie je n’avais qu’un regret : ne plus être en capacité de retourner le voir avec la même inconnue que 2h avant .. revivre ces sensations.
    Le film m’a littéralement subjugué du début à la fin.

    Je ne m’explique cela, pour le moment, que parce que j’ai été sensible à la fois à l’aventure humaine (externe avec les difficultés des protagonistes, et interne avec l’histoire de cette femme) et aux images absolument inédites vues de l’espace…
    Pas sensibles à cela, s’abstenir, sensibles, retarder votre passage.. car il sera terrible de revivre cette sensation : maintenant je l’ai vu et je ne peux plus le revoir de la même façon

    • Oui, c’est exactement cela: le scénario n’a rien d’extraordinaire, mais voilà, ce qu’on voit, on le vis à 200%, on est pris dans le film et l’on arrive plus à s’en détacher. On vit cette expérience en même temps que les acteurs. C’est cela la vrai force du film. Pour une foi, un film permet de remettre l’Homme à sa vrai place et à montrer sa grande fragilité, cela malgré tous les progrès technologiques. Un film que permet également d’admirer la beauté de notre planète, notre mère à tous et que nous maltraitons comme jamais. Mais cela, c’est un autre débat.

  3. J’y suis allée sous les conseils avisés de connaissances twittiennes dont l’avis compte, et je m’étais donc préparée à faire abstraction des aspects scénaristiques ^^ (Remarque à part mais j’y tiens : je n’exige pas les mêmes choses de tous les films, la diversité étant richesse, donc ce n’était pas un véritable effort)
    Résultat ? En 3D, c’était une très belle et très forte expérience… Surtout au niveau de la perte de repères et donc de la recherche de ces derniers. J’ai apprécié être perdue, avoir peur, sentir des battements de cœur désordonnés, méditer, rager, faire corps avec l’immensité fascinante et vouloir aussi m’y perdre.
    Et au sein de ce vide apparent, de belles surprises philosophiques ! En même temps, vous allez me dire, on peut évidemment trouver beaucoup de profondeur lorsqu’on souhaite en voir… Ici, ce qui était marquant, et sans doute que l’absence de dialogues bourdonnant aidait, fut : le retour à l’essentiel, l’instinct de survie, le moindre geste, les faux pas qui tiennent à peu de choses, le calcul des possibilités et l’anticipation de chacune d’elles (la notion de raison et le voyageur perdu en forêt de Descartes), la notion de choix (la notion de liberté et de calcul de la raison), l’idée d’existence et surtout de manières d’exister dans la relation à la mort (Epicure dans le personnage de Matt Kowalsky, puis ensuite dans l’héroïne), la relativité de la place de notre espèce, allez, sortons les mots barbares, le transcendantalisme d’Emerson ou de Thoreau (qu’on connaît mieux grâce au film « Into The Wild »), notre relation à la technique, aux changements d’échelle, d’extension du corps, des mains, des outils (mythe de Prométhée interprété par Platon par exemple, les mains d’Aristote), bref, il y a de beaux exemples d’attitudes philosophiques dans les deux personnages, et ces dernières sont exacerbées par le fait qu’ils sont plongés dans un milieu auquel ils sont bien moins habitués et adaptés que celui de leur nature sur Terre.
    Je le conseille donc !

  4. Merci pour vos commentaires. Mon beau-père est allé voir le film sur mes conseils. Il n’a pas aimé du tout! La raison qu’il a invoqué est intéressante : Il est très « scientifique » dans l’âme. Au-delà de la prouesse technique qui lui a beaucoup plu, il n’a pas aimé le film. En effet, étant féru de logique et de technique il n’est pas parvenu à « entrer » dans le film car le scénario lui est apparu irréaliste. Le côté philosophique du film ne l’a pas intéressé. Voili, voilou, c’était juste pour vous donner un contre avis. En tout cas, moi, je continue à le recommander! 😉

  5. Gravity est définitivement une claque visuelle, sans parler du pouvoir immersif qu’il emploie pour subjuguer les spectateurs tout au long de l’aventure. J’ai beaucoup aimé.

  6. comparer Interstellar à Gravity revient à comparer 2001, l’odyssée de l espace à la soupe aux choux…Certes dans les deux cas on y traite de l’espace mais les deux films n’ont rien à voir!!!

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