Aujourd’hui, jeu-livre !

Dans la vie il n’y a pas que les jeux. On peut aussi, à l’occasion, prendre du temps pour un peu de lecture. Alors quoi de mieux que d’associer les deux : lecture et jeux.

Je vous propose donc une petite sélection de romans en rapport direct avec notre passion. De quoi lier l’utile à l’agréable.

Pierre Boule : les jeux de l’esprit

Les erreurs des politiciens ont plongé le monde dans l’horreur d’une technique inhumaine. Pour y remédier, les savants s’unissent et prennent le pouvoir. Ils créent un Gouvernement mondial scientifique.

Leur ambition est d’instaurer la paix universelle, l’essor spirituel de l’humanité, l’accès à la Connaissance, et ils y parviennent.

A leur profonde stupéfaction, la réalisation de ce programme fait rapidement dépérir une foule d’hommes et de femmes poussés au suicide par une immense vague de mélancolie et d’ennui. Pour y mettre fin, les savants seront peu à peu amenés à promouvoir des divertissements de plus en plus cruels, de plus en plus barbares, où l’esprit cède la place aux plus bas instincts. Tels sont les Jeux.

Pierre boule. Vous ne connaissez pas ? Et si je vous dis la planète des singes ?

John Brunner : La ville est un échiquier

Ce roman ne parle pas du jeu mais le génial Brunner construit son histoire à partir d’une partie d’échec qui a réellement eu lieu, à savoir la 16e partie du match du Championnat du monde d’échecs 1892 opposant Steinitz à Tchigorine. Un tour de maitre pour ce génie de la science-fiction.

Ciudad de Vados est l’orgueil de la république d’Aguazul. Cette mégalopole futuriste, surgie du néant au beau milieu d’un pays imaginaire d’Amérique Centrale, est l’œuvre d’un groupe de promoteurs, d’architectes et d’urbanistes venus de tous pays. Grâce à elle, le président Vados espère passer à la postérité. Pourquoi fait-il encore appel à un expert international en matière de trafic urbain ? Boyd Hakluyt est-il vraiment chargé de résoudre un problème de circulation ? Et s’il s’agissait plutôt d’éliminer le bidonville qui, en plein cœur de la cité, rappelle de façon gênante la misère d’Aguazul et ternit les rêves de grandeur du dictateur ? Peu à peu, Boyd découvre qu’il est manipulé comme une simple pièce dans un jeu dont la signification lui échappe. Quel est l’enjeu de cette partie impitoyable où tous les coups sont mortels ?

Pour aller plus loin avec le géant Brunner : Tous à  Zanzibar. Le troupeau aveugle.

Lain M.Banks : L’homme des jeux

Au sein de la Culture, certains jeux suscitent un grand intérêt. Il s’agit de jeux complexes, fondés sur le calcul et la stratégie.

De tous les joueurs-de-jeux, Jernau Morat Gurgeh est sans conteste l’un des plus redoutables et des plus réputés. Non seulement il a remporté d’importantes victoires, mais il a aussi écrit sur la théorie des jeux. Parvenu au sommet, Gurgeh a peur de chuter : il se laisse aller à tricher, en conçoit des remords, et décide de partir à la recherche de nouveaux défis, d’un nouveau sens à son existence. Par l’entremise du drone Chamlis Amalk-ney, Gurgeh s’adresse à Contact, service de la Culture spécialisé dans l’évaluation et l’infiltration de civilisations étrangères. Gurgeh se voit alors proposer un voyage – Contact lui offre l’occasion de visiter l’Empire d’Azad et de participer à son jeu sacré, lui aussi appelé Azad.

Gurgeh est d’abord très hésitant devant cette proposition. D’abord, c’est la première fois qu’il entend parler de l’Empire. D’après les informations de Contact, les Azadiens diffèrent grandement des citoyens de la Culture : leur société est individualiste, hiérarchisée et barbare, leur technologie est moins avancée et leur mode de reproduction implique la participation de trois genres distincts. Ensuite, la durée du voyage sera de cinq ans. Enfin, le jeu d’Azad semble infiniment complexe et exigeant…

Pour Gurgeh, le goût de la nouveauté l’emporte toutefois. Ainsi, le joueur-de-jeux choisit de tenter l’aventure.

Un roman qui se dévore et qui donnera à coup sûr au lecteur une terrible envie de se plonger dans l’intégralité du cycle de la culture.

Luke Rhinehart : L’Homme-dé

Luke Rhinehart, un psychiatre estimé de ses collègues et aimé de sa famille décide un jour d’interroger un dé pour décider de ses actions. Il découvre alors une nouvelle manière de vivre, sans ego, sans limites, où il joue une multitude de rôles. Dès ce moment, personne ne pourra dans son entourage, rester sans avis sur la question. Luke Rhinehart est-il fou ou est-ce un génie ?

Richard Bachmann : Running man (plus connu sous le nom si peu célèbre de Stephen King ).

En 2025, dans des États-Unis devenus une dictature, un jeu fait fureur : La Grande Traque. Un participant doit, durant trente jours, échapper aux tueurs qui le poursuivent, tueurs aidés par la population qui est encouragée à donner sa localisation. Pour sauver sa fille de dix-huit mois, malade, et payer le traitement nécessaire, Ben Richards, chômeur, se présente aux sélections pour ce jeu et est accepté après diverses épreuves physiques et psychologiques. Les règles du jeu sont simples : Ben Richards doit échapper aux tueurs lancés à ses trousses un mois durant, chaque heure de vie rapporte de l’argent à sa famille, chaque fonctionnaire de police tué donne droit à une récompense. Sa seule obligation consiste à envoyer régulièrement par courrier à la direction des jeux la preuve en image, par cassette vidéo, qu’il est toujours en vie.

Je ne pense pas être obligé de mentionner la version filmesque du livre.

Dan Simmons : l’échiquier du mal

En 1942, alors qu’il est prisonnier du camp d’extermination de Chelmno, Saul Laski, un juif polonais déporté, est emmené par le colonel SS Wilhelm von Borchert dans un château perdu en pleine forêt. Là, il participe comme « pion » à une partie d’échecs entre le colonel et un vieil officier SS. Toutes les pièces de l’échiquier géant sont comme lui des prisonniers sortis des camps. Saul fait alors l’expérience traumatisante du « Talent », ce pouvoir psychique qui permet aux deux officiers SS de s’insinuer dans l’esprit des prisonniers pour les faire se déplacer sur l’échiquier ou se tuer lorsqu’ils sont pris par l’adversaire. Après la guerre, devenu psychiatre, Saul Laski s’efforce de retrouver la trace de son ancien tortionnaire, le colonel Wilhelm von Borchert, qu’il appelle l’Oberst.

A l’occasion jetez un œil sur le fabuleux cycle d’Hyperion.

Franck Thilliez : Puzzle

 Ilan et Chloé sont spécialistes des chasses au trésor. Longtemps, ils ont rêvé de participer au jeu ultime, celui dont on ne connaît que le nom : Paranoïa. Le jour venu, ils reçoivent la règle numéro 1 : Quoi qu’il arrive, rien de ce que vous allez vivre n’est la réalité. Il s’agit d’un jeu.
Suivi, un peu plus tard, de la règle numéro 2 : L’un d’entre vous va mourir.
Et quand les joueurs trouvent un premier cadavre, jeu et réalité commencent à se confondre.
Paranoïa peut alors commencer… »

Pierre Bordage : le cycle de Wang

XVIIIe siècle. Le monde est divisé en deux. D’un côté le paradis occidental, technologie, ordre. De l’autre, le reste du monde livré à la barbarie, au crime organisé, au fanatisme. Entre eux se dresse un monumental rideau électromagnétique. Wang est né du «mauvais » côté. Il survit dans un bidonville de la République populaire de Sino-Russie. Pour avoir tenté de voler un sac de cigarettes dans les entrepôts d’une triade, il doit fuir. Une porte s’ouvre régulièrement dans le mur, laissant entrer un flot de réfugiés miséreux. Il se joindra à eux, rêvant d’un nouveau départ. Mais l’asile qu’offre l’Occident ne relève pas exactement de l’action humanitaire. Derrière se déroulent les Jeux uchroniques. Opposition entre un monde que la technologie déshumanise et un univers abandonné à la violence, Wang est une épopée sans concession, où un jeune homme, pion dans un jeu de massacre surréaliste, pourrait devenir la pièce qui engendrera une ère nouvelle.

Ne restez pas sur votre faim : l’enjomineur, les derniers hommes, Abzalon.

Alexandre Pouchkine : La Dame de pique

Une nuit d’hiver, chez le lieutenant Naroumof, cinq jeunes gens passent leur temps à jouer. Ils en viennent à discuter du mystérieux pouvoir de la comtesse Anna Fedotovna, grand-mère de l’un d’entre eux, Paul Tomski. La vieille dame connaîtrait une combinaison secrète de trois cartes permettant de gagner infailliblement au jeu de pharaon.

Tomski narre l’histoire de sa grand-mère. Alors qu’elle séjournait à Versailles dans sa jeunesse, elle jouait beaucoup. Un soir, elle perdit une somme colossale, ce qui provoqua la colère de son mari. Elle trouva une aide inespérée chez le comte de Saint-Germain : il lui révéla une martingale par laquelle elle regagna tout son argent le soir même. Mais depuis, la comtesse refuse obstinément de livrer son secret.

Yasunari Kawabata : Le Maître ou le tournoi de Go

La plupart des professionnels du Go aiment aussi d’autres jeux, mais la passion du Maître présentait un caractère particulier : l’incapacité de jouer tranquillement, en laissant les choses suivre leur cours. Sa patience, son endurance s’avéraient infinies. Il jouait jour et nuit, pris par une obsession qui devenait troublante. Il s’agissait peut-être moins de dissiper des idées noires ou de charmer son ennui que d’une sorte d’abandon total au démon du jeu.

Katherine Neville : Le huit

New York, décembre 1972. Alors qu’elle s’apprête à gagner le Maghreb, Catherine Velis apprend d’un mystérieux antiquaire qu’elle court un grand danger : dans la désolation du Sahara, l’attendrait depuis toujours un fabuleux jeu d’échecs d’origine mauresque. Un jeu qui, en 782, envoûta dangereusement Charlemagne avant d’exciter onze siècles durant la convoitise de Richelieu, Robespierre, Catherine de Russie et Napoléon. Tous voulurent le mettre au service de leurs funestes desseins car, selon la légende, il ferait de son détenteur l’égal de Dieu…
En Afrique du Nord, la jeune femme, plongée dans une quête où se joue l’avenir de l’humanité, découvrira qu’elle n’est pas la seule à vouloir percer le secret du jeu maudit…

Sacha Guitry : Mémoires d’un tricheur

Il y a cent façons de tricher, mais il n’y a guère que trois sortes de tricheurs.
Tout d’abord, il y a le joueur qui triche – qui ne triche que parce qu’il joue. Qui le fait sans méthode, sans préméditation, d’une manière presque inconsciente, involontaire, et dont on sent très bien qu’il est parfaitement honnête en dehors du jeu.
Il y a l’homme qui joue incorrectement parce qu’il est incorrect d’un bout à l’autre de la vie – et qui doit penser que ce n’est vraiment pas le moment de l’être.
Enfin, il y a le tricheur de profession, conscient et organisé.

Hilarant.

A votre tour.

N’hésitez pas à nous partager vos lectures ludiques.

El Stefano

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