Embarquement immédiat pour Alubari

Cette fois, je vous propose un voyage sur la route du thé avec le jeu Alubari.

Il s’agit d’un des premiers jeux de l’éditeur Studio H (avec Oriflamme récemment auréolé de l’as d’or au FIJ), dont l’auteur est Tony Boydell, l’illustratrice Cécile Guinement, pour 1 à 5 joueurs. Disponible en VF chez Philibert à 49,90 €

Un jeu de placement d’ouvriers

Dans ce jeu, chaque joueur va participer à la construction de la voie de chemin de fer, partant de Siliguri Town jusqu’à Darjelling. Il vous faudra participer au développement des gares sur le trajet et développer vos plantations de thé.

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Chaque joueur aura 2 ouvriers à sa disposition (parfois 3) par tour pour essayer de marquer un maximum de PV en posant des rails, des quartiers de gare, en développant des plantations et en récoltant des feuilles de thé, ou encore en réalisant des contrats d’objectifs personnels.

Oui vous avez bien lu : juste 2 petits ouvriers et donc 2 actions en général en tout pour un tour de jeu… bienvenue dans le monde d’Alubari où on active ses neurones pour optimiser ses tours !

Le jeu s’arrête lorsque la dernière voie de chemin de fer est posée, reliant ainsi Darjelling.

Survol du jeu et des règles

Le jeu est constitué d’un plateau central (que je trouve très esthétique) sur lequel vous trouverez la route de chemin de fer à construire, sur laquelle se trouvent des gares où tout est à développer. En bas de plateau , vous aurez des plantations de thé qu’il faudra d’abord déblayer pour profiter de la production de feuilles de thé.

Enfin, une série d’actions possibles est présente où les joueurs iront positionner leurs ouvriers. Les places sont bien sûr limitées. Ces actions sont :

• Récupérer des ressources de l’entrepôt (de 3 types possibles : acier, pierre, et le précieux chaï qui permet de booster vos actions ou d’avoir d’autres effets sympas)
• Déblayer les plantations
• Convertir vos ressources
• Poser des rails de chemin de fer
• Construire des quartiers de gare ou récupérer des cartes équipements (ces dernières vous donnent des PV et un avantage)
• Récupérer une carte contrat (qui a souvent une action bonus, et des objectifs pour marquer des PV)
• Gagner des feuilles de thé, ou en convertir en chaï

Ouf, on a fait le tour. Et je vous rappelle que vous n’avez que 2 ouvriers…

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Les tours de jeu s’enchaînent vite de la manière suivante :

1. On tire au hasard des cubes ressources pour alimenter l’entrepôt
2. A tour de rôle, les joueurs placent leurs ouvriers, un par un
3. Puis dans l’ordre où les actions sont positionnées, les joueurs vont réaliser les actions où sont positionnés leurs ouvriers

Voili… ça va vite mais ça n’empêche pas de réfléchir…

Et pour rappel, le jeu se termine lorsque le dernier emplacement de rail est construit.

Première subtilité : la météo qui fait des siennes

Vous apercevez 3 échelles sur la droite du plateau de jeu : la capacité de déblayage, la capacité à poser des rails et la production de feuilles de thé. Elles sont influencées par la météo et peuvent changer à chaque tour, mais vous pourrez anticiper car la météo des 2 tours suivantes est connue à l’avance.

Cette évolution permanente à prendre en compte vous oblige à adapter votre tactique d’un tour à l’autre. si la météo est clémente et offre du beau temps, vous pourrez d’avantage déblayer. Si au contraire il pleut, cela dégradera cette action, mais par contre les productions des plantations seront augmentées.

Bien sûr tous les joueurs prendront ce paramètre en compte, à vous de manœuvrer de la manière la plus pertinente.

Les places étant chères sur les actions disponibles, tout est une question de timing…

Le jeu prend le pouvoir

Mais la meilleure mécanique pour moi dans ce jeu est que le jeu se mêle à la partie. Dans le sac de ressources, il y a également des cubes blancs. Ces cubes, lorsqu’ils vont être tirés du sac, vont être positionnés sur une roue d’actions dédiées. Ce sont des actions que le jeu va réaliser lui même !

Vous qui pensiez installer votre stratégie tranquillou… C’est raté !

Vous allez donc devoir d’une part affronter vos adversaires, qui ne manqueront pas de vous mettre des bâtons dans les roues, mais aussi le jeu.

Et ce système est extrêmement efficace !

Cela vous met une pression supplémentaire, vous devez anticiper sur les possibles actions du jeu (qui auront lieu au tour suivant… ou plus tard).

Attention au rythme du jeu : en tirant les cubes blancs, vous allez accélérer la partie : si ce n’est pas vous qui développez la voie de chemin de fer, le jeu s’en chargera ! Et c’est évidemment très frustrant de se faire piquer ses actions de jeu soigneusement planifiées.

Verdict sans appel

Je suis vraiment sous le charme de ce jeu que je trouve élégant, malin, fluide, intelligent…

Chaque partie faite (on en est à une dizaine, essentiellement à 3 joueurs) ne ressemble pas à une autre. Les parties peuvent parfois être assez longues, où on a le temps de développer notre stratégie, de bien remplir nos contrats. Mais d’autres fois, on a l’impression d’une partie express ! La faute aux maudits cubes blancs sortis trop top, ou à un joueur qui a des objectifs ciblant le développement de la voie de chemin de fer et qui donc accélère lui même le jeu et déclenche la fin de partie (mon cas hier sur la dernière partie où je devais poser 6 rails, on a plié la partie en 1h… et j’ai gagné, mes adversaires n’ayant pas eu le temps de réaliser leurs propres objectifs 🙂 ).

Je suis vraiment fan de la mécanique des cubes blancs : cela génère une pression à chaque phase d’alimentation de l’entrepôt, on se fait piquer des actions de jeu. Une mécanique que je ne crois pas avoir rencontrée avant dans un jeu et que j’apprécie énormément.

L’auteur a également créé avant le jeu Snowdonia que je ne connais pas. A priori, les 2 jeux sont proches dans leurs mécaniques, mais je ne peux pas vous en dire plus. Peut-être que vous si ?