Des Bretzels et des jeux, dimanche 10 juin 2018

Précision importante :

Ceci est un résumé de mon passage au festival Des bretzels et des jeux 2018 le dimanche 10 juin. Mon but n’était pas de couvrir tout le salon mais de me renseigner plus en détail sur ce qui attirait mon attention. Il ne s’agit donc pas d’une description exhaustive des stands présents.

Ce coup-ci, j’arrive vers 10h30 pour avoir le temps de me renseigner en détails sur plusieurs jeux.
Je commence par le stand de La Boîte de jeu où Bennoît Bannier finit d’expliquer les règles de Neta-Tanka à un groupe de 4 joueurs, je suis la première moitié de la partie et les quelques questions posées.

Les règles semblent assez simples dans les grands lignes, les plateaux (communs et personnels) sont pleins d’informations mais clairs et lisibles. Bien entendu, le jeu était présenté sous forme de prototype avec notamment des meeples et des jetons ressources de même couleur et qui ne le seront plus dans la version finale.
A noter une légère difficulté dans le suivi de la pose des ouvriers car certains « glissent » d’une zone à l’autre en fin de tour et donc compter les meeples présents sur le plateau afin de déterminer le joueur dont c’est le tour est source de confusion.

Neta-Tanka est sans aucun doute ce qui aura le plus retenu mon attention. Je n’ai pas encore décidé si je vais le prendre sur Kickstarter ou si j’attendrai la sortie en boutique (ou si je ferai complètement l’impasse), mais c’est clairement mon coup de cœur du week-end. Mon seul regret est de ne pas avoir trouvé le temps de me renseigner sur le mode solo, qui aura une grande importance dans ma décision d’acheter ou pas ce jeu.

Je passe sur le stand de Space Cowboys pour essayer de déterminer si la veille je n’ai un aperçu que d’une partie des règles d’Orbis … mais apparemment non : j’avais déjà vu le mécanisme central d’achat des tuiles.

Bref, un jeu de draft de tuiles depuis un pool commun, avec « paiement de la banque » sur les tuiles adjacentes, gain des ressources présentes sur les tuiles récupérées, construction d’une pyramide de 5/4/3/2 tuiles et … fin de partie et choix de la dernière tuile (donc j’ignore le fonctionnement exact, faute d’avoir entendu les règles de A à Z).

Je réalise que je n’ai qu’une idée très partielle du jeu, (je n’ai pas entendu le détail des bonus apportés par les tuiles des différentes couleurs par exemple) mais je ne ferai probablement pas l’effort de creuser quand le jeu sera disponible.

Je me dirige ensuite sur le stand où est présenté Efemeris, le « jeu de navigation dans l’espace », actuellement sur KS, ainsi nommé en référence à « éphémérides » (les « Tables astronomiques par lesquelles on détermine, pour chaque jour, le lieu de chaque planète dans le zodiaque ou les heures des marées. » selon le Wiktionnaire). Effectivement, une fois qu’on a l’explication du nom, c’est logique, mais avant ça le nom est difficile à mémoriser (si j’ai bien compris, l’orthographe a été choisie pour être plus internationale).

Le principe du jeu est assez simple : 4 (en 2 contre 2) ou 2 joueurs (en 1 contre 1) font la course pour que chaque camp soit le premier a contrôler 5 planètes (sur les 9 du jeu).
Le démonstrateur me fait faire une partie en 1 contre 1 (alors qu’il était sur le point de manger, un grand merci à lui !). En début de partie, on place l’hexagone central (avec la rose des vents) sur la table puis chaque joueur choisit et place l’hexagone contenant la planète de son choix adjacent à l’hexagone central. Ensuite, à chaque round, chaque joueur effectue un tour décomposé en 3 phases, dans l’ordre :

  • explorer : piocher 2 hexagones et les poser adjacents à au moins un hexagone, sans dépasser les limites (2 rayons concentriques autour de l’hexagone central), tant qu’ils n’ont pas tous été posés,
  • récolter : piocher des jetons ressources et bonus pour les planètes contrôlées et les « nœuds » (les points des constellations) sur lesquels on a un navire,
  • effectuer les actions : dépenser des ressources pour construire des navires, jouer des membres d’équipage depuis sa main, acheter de nouveaux membres d’équipage depuis le deck, activer la compétence spéciale de son capitaine, « conquérir » la planète sur laquelle se trouve un vaisseau (concrètement, payer les ressources nécessaires), déplacer ses navires, …

Le style graphique est très attirant : tout le matériel (qui était un prototype) semble bicolore, noir/argent pour les hexagones et les cartes des planètes notamment, les figurines des « navires spatiaux » sont simples mais les 2 types sont bien distinguables et renforcent la thématique du jeu.

Le seul point négatif est la relative similitude entre les représentations des 2 ressources : le poivre est représenté par une étoile et la vanille par une fleur (en tout cas il me semble : je n’ai pas demandé confirmation) et pour moi les 2 ressemblent à des rosaces.

Concernant les règles, je n’arrive pas à me faire une idée : le 1 contre 1 semble être le mode le plus intéressant (à 2 contre 2, chaque joueur prend un des 3 capitaines de la nation choisie par l’équipe et les ressources sont communes pour l’achat des planètes notamment) car le plus « prends ça » (comme disent nos amis anglophones). Chaque décision va être stratégique et va viser à se favoriser ou à gêner son adversaire : placement des hexagones de sorte à raccourcir/rallonger les trajets qui mènent aux planètes, placement des trous noirs, utilisation des jetons bonus pour un boost de vitesse, … A côté de ça, plusieurs points du plateau rapportent des jetons bonus aléatoires et, même s’ils sont face visible sur le plateau de l’adversaire (et peuvent donc être pris en compte), leur utilisation le tour de leur pioche (et éventuellement en combinaison avec une carte équipage en main) rend les décisions stratégiques moins certaines.

Au final, je n’arrive pas à voir si ce jeu est à considérer comme familial + (ou simplement familial en 2 contre 2) ou s’il s’agit d’un jeu avec courbe d’apprentissage raide qui se révèle au bout de 4-5 parties quand on joue contre un joueur aussi expérimenter.

En tout cas, je conseil le coup d’œil à la page Kickstarter lors du lancement (le 12 juin).

Le trailer du jeu est disponible sur Youtube

Je ressors à la recherche de mon 2ème acheteur que j’avais raté plus tôt parce que je venais de m’installer à la table d’Efemeris, ce coup-ci c’est la méthode du « je marche en direction du point de rendez-vous, tout en étant au téléphone et en agitant le bras » qui se révélera décisive.

Au passage, une fois de plus une personne que j’invite à ouvrir le boîte et qui me répond « Boarf, sur Okkazeo les gens sont sérieux de toute façon » (il a quand même vérifié après que je lui ai indiqué que je n’étais pas pressé).

Après la pause repas vient l’heure du tournoi de Clank (dont j’ai appris la veille qu’il est qualificatif pour le championnat de France) avec de nouveau 4 tables de 4. En fait le tournoi s’articule autour d’une première partie pour désigner 4 vainqueurs de table et … c’est tout ! En tout cas, c’est tout pour les 12 « non-premiers », les 4 autres vont jouer leur finale.

Partie sympathique, les joueurs semblaient cependant un peu crispés (notamment sur la fin quand on se demandait qui succomberait, et où) et hyper-attentifs/descriptifs à chaque action, possiblement en raison du caractère éliminatoire de cette partie. Je finis 3ème de ma table, la gagnante (que j’avais affronté la veille à Paper Tales) est la dernière à mourir mais est remontée contrairement au challenger qui aurait fini 2ème … s’il n’était pas mort à une botte de la surface. A noter que n’ayant pas acheté la moindre carte avec une épée de toute la partie j’ai été le grand pacifiste de la table (et le grand perdant aux points). Je repars avec les traditionnels bretzels et 1 exemplaire de la carte Ondine.

Avec 2 amis, nous errons un peu à la recherche d’un jeu à tester, faisons demi-tour devant les tables pleines du stand de Repos Production (je n’ai donc pas pu tester l’extension 7 Wonders Armada, ni même me la faire expliquer) et nous finissons au stand où est présenté Seeders from Sereis: Exodus.

Après un petit temps d’attente et le début de lecture des règles, un homme qui doit travailler pour l’éditeur (mais dont je n’ai pas retenu le nom) explique le jeu à notre groupe de 5 (en utilisant du matériel de l’extension).

Le démonstrateur nous a expliqué que ce jeu (avec « épisode 1 » clairement écrit sur la boîte) est le premier jeu d’une série de 10 et a donc entrepris de nous expliquer l’univers … l’intention était louable mais ça a été long et clairement superflu (même si on avait un conteur sympathique au langage fleuri : « vous avez ensuite les Originels, que le Noyau appelle « les enfoirés » … » par exemple).

L’explication est relativement longue pour un jeu testé sur un festival, même si les règles ne sont pas toutes expliquées en amont. Nous nous lançons donc dans la partie, intéressés par l’apparence du jeu et le style (le thème par contre nous est un peu passé par dessus la tête). Et là, je me sens obligé de mettre une grosse gommette rouge aux joueurs qui jouent TRES lentement lors d’une partie de démonstration d’un jeu dont la boîte indique « 2-4 joueurs, 120 min » (et donc, a priori, beaucoup plus pour une première partie à 5). Pour ma part j’ai respecté le contrat : au dernier tour j’ai oublié TOUS les pouvoirs de mes cartes …

A l’issue du premier tour, le 1er est vers 30 pts et le dernier vers 3 (jouant 1er et moi 2ème il s’est pris tous mes effets offensifs dans la gueule …). Leurs scores sont de 60 et 12 à l’issue du 2ème tour. On décide de mettre fin à la partie à la fin du 3ème tour (sur 4). On finit avec un joueur 30 pts avant le 2ème, un peloton de 3 joueurs en 10 pts et le 5ème loin derrière. Temps total passé sur le jeu  (en comptant l’explication) 2h-2h30.

Au final le jeu est sympa … mais pas plus intéressant que ça. Pour résumer :

  • on drafte pour finir avec une main de 4 cartes,
  • on va poser des jetons pour générer des points d’influence et remporter des cartes qu’on ajoute à sa main,
  • on joue des cartes de sa main, mais on doit également en défausser une bonne part pour les payer,
  • on réalise les effets des cartes de son tableau,
  • en fin de tour on gagner des points (avec des décomptes du genre 1 par [carte de ce type], 6 si vous êtes majoritaire sur les [cartes de ce type]).

Que c’est alambiqué !

Du draft + de la majorité + de la construction de tableau + de la collection de set … Encore un cas de « ce jeu A me donne envie de jouer au jeu B » : jouer à ce jeu m’a fait penser à Ys (pour le gain de majorité sur des secteurs du plateau) et m’a donné envie de suggérer une partie à l’ami qui le possède. En partant du stand, une connaissance m’a fait remarquer, pour sa part, que quitte à jouer à un jeu de construction de tableau, autant jouer à Race/Roll for the galaxy (je crois qu’il déteste Race mais apprécie beaucoup Roll) et s’affranchir du draft et des majorités.

Bref, je quitte le festival avec mes amis (encore plus râleurs que moi, ce qui n’est pas peu dire!) qui se plaignent du manque de « vrais bons jeux » qui ne soient pas inutilement alambiqués.

Bilan global du festival :

Pas trop grand mais on ne se bouscule pas non plus, je n’ai pas vraiment interagi avec les nombreux bénévoles, mais en tout cas tout semblait bien se passer d’un point de vue logistique.

Je n’ai pas non plus interagi avec les « célébrités » présentes, mais plus parce que c’est dans mon caractère de m’intéresser plus aux jeux qu’aux individus qui sont derrière, que par impossibilité (à noter que le dimanche j’ai failli percuter Alexis Anne que je n’avais qu’aperçu brièvement la veille !).

Des conditions climatiques qui sont ce qu’elles sont … tous les participants auraient probablement apprécié qu’il fasse 5 °C de moins.

Un tournoi en 2 parties voire une seule … on n’a pas vraiment l’impression de faire un tournoi. Vu la durée des jeux, les créneaux alloués à chaque tournoi (2h) ne sont pas suffisants, mais il semble difficile de faire mieux à moins de disposer d’une salle dédiée aux tournois successifs.

Quelques jeux découverts, plus (Paper tales) ou moins (Heores of Black reach) en détails mais un seul jeu que j’envisage d’acheter (en l’occurrence soutenir sur Kickstarter) à l’issue de ce festival (Neta-Tanka). J’ai quand même beaucoup apprécié ce festival « à taille humaine ».

Vendre des jeux sur un festival évite d’avoir à faire des colis … mais la prochaine fois, je m’assurerai d’avoir un point et une heure de rendez-vous très précis le matin même.

Etant un « local de l’étape », je finis ma 3ème édition … sans avoir mangé le moindre bretzel ou bu la moindre bière.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*