Philippe Attali (@BDPhilou) est le premier auteur que j’ai rencontré dans ma si courte vie ludique mais quelle rencontre !!! Non seulement je trouve un fabuleux compagnon pour GeekLette , site pour lequel il écrit des articles mais en plus il m’a clairement inspirée pour mon projet de site mettant en relation les auteurs et les éditeurs : Board Games Angels (à venir). J’expliquerai en tant voulu 🙂
Mais ne parlons pas de mon projet ni de moi, ici il est question de son jeu « Les Légendes d’Héléna » qui est en phase de prototype. Finaliste du concours de Paris est Ludique, ce jeu d’aventures, au thème inspiré du médiéval-fantastique, connait déjà un bon nombre de parties. L’équilibrage et les petits détails de règles sont encore en cours mais l’auteur souhaite réellement le finaliser avec soin, sans précipitation, prenant en compte tous les avis constructifs.
Heureusement il ne m’écoutera pas car je ne m’y connais absolument pas. Moi j’aime pousser du cube et poser des meeples, et me voilà embarquée pour un château maudit gardé par un monstre duquel on devra sauver la princesse Héléna. Remarque ! Ca me rappelle de bons souvenirs : mes longues soirées donjons dans World Of Warcraft… ah non ? non.
En début de partie, chaque joueur reçoit :
- le plateau individuel de son personnage (qu’il aura choisi), j’ai pris la voleuse
- le pion et le dé associé à ce personnage
- 3 objectifs parmi lesquels il n’en choisira qu’un en secret
- 5 tuiles « ruses » à sa couleur numérotées de 1 à 5
Sur le plateau individuel nous trouvons plusieurs éléments :
- l’illustration du personnage joué
- la sacoche pouvant contenir jusqu’à 4 objets
- l’énergie (reliée à votre vie)
- la bourse (les petites pièces d’or)
- les points de victoire
A part la sacoche, tout se joue avec un petit pion qu’on fait avancer ou reculer pendant la partie.
Après une préparation rapide, la partie démarre et se fera en plusieurs manches rythmées par desaventures. En effet, pour aller sauver la princesse, il va falloir atteindre le château par des chemins bien dangereux à travers la forêt et la montagne.
Accompagnés du marchand (qui ne se réapprovisionne pas de la partie), nous sommes immédiatement happés par le thème. On y croit : nos pouvoirs, nos objets de départ, le marchand et les rôles de chacun poussent à l’imagination ! Grosse joueuse de WoW que j’ai été, je n’ai pas été dépaysée. En tous les cas, pas tout de suite, car la surprise est grosse et immédiate : en donjon, dans un MMORPG, quand on bat un monstre ou un super boss, on se partage le butin… et bien dans les Légendes d’Héléna vous pouvez crever, le plus malin remportera le butin… se faisant évidemment beaucoup d’amis.
Alors comment qu’on joue et comment se fait-on voler le butin ? (je parle trop).
Pendant la partie, nous allons piocher 3 types d’aventures : aventures en forêt (qu’on est en train de traverser), ensuite en montagne puis dans le château (sans fantôme, quoi que)
Et parmi ces aventures on dénombre pas moins de 4 catégories :
- Individuel : chaque joueur est libre de participer ou non
- Collectif : l’ensemble des joueurs doivent décider de l’action
- Désignation : les joueurs désigne quelqu’un du doigt en même temps et selon les règles et le choix le joueur désigné subira l’effet
- Ruse : les joueurs dévoilent une tuile numérotée en même temps et celui ayant le chiffre le plus bas et étant le seul à l’avoir joué est nommé chef de groupe… il décidera de TOUT pour l’événement : ce que vous gagnerez ou perdrez lors de l’événement ou l’ordre dans lequel les joueurs vont se battre (sachant que celui qui porte le coup fatal au monstre rencontrés remporte la mise…). Les négociations vont bon train pendant cet événement : « une pièce d’or contre le gain, 10 PV pour être le dernier à me battre… »
Une fois lu, l’événement est donc organisé (selon ces 4 catégories) puis joué. Les gains (objets, PV, or) comme les pertes sont à prévoir puisque les joueurs peuvent rencontrer des montres, trouver des trésors piégés ou autre.
Entre chaque événement, on peut :
- acheter des objets au marchand,
- perdre 10 points de victoire pour se ressusciter
Mais arrivés dans le château, le marchand ne nous suit plus et là nous allons affronter la bête et tout joueur mort a perdu. Celui qui est vivant avec le plus de points de victoire gagne.
Alors, comment donner mon avis sur un jeu que j’ai eu l’impression de subir en souriant ? Oui, faut croire que c’est possible ! Il faut être méchant mais pas trop le montrer pour rester en vie jusqu’à la fin, il faut savoir ruser et négocier avec les autres. Ce jeu m’intrigue car il révèle les caractères des joueurs autour de la table. Isham de Matagot a particulièrement bluffé tout le monde par son esprit filou tout en douceur, chapeau bas, on a trouvé notre maître !
Merveilleusement violent donc, ce jeu me fait frôler l’hystérie… je le déteste autant que je l’aime. Et j’ai une furieuse envie d’y revenir pour découvrir les autres scénarios (pour ne pas dire me venger…). C’est tellement frustrant de faire 4 événements d’affilée sans rien gagner mais en perdant toujours quelque chose. On défonce la bête et le butin est pour le voisin ! C’est dur !
Je connaissais ce type de jeu mais n’étant pas attirée plus que ça, je n’avais jamais joué. Je suis assez surprise de ne pas m’être emportée plus que ça. Et l’auteur assume : c’est un jeu difficile à encaisser qui dépend des échanges. On se fait enfler en rigolant … « lui, je vais me le faire ».
Les plus
- Les scénarios ne sont pas trop longs
- Maîtrise du jeu difficile
- Echanges enflammés
- Thème très bien rendu, immersif
- Violent et frustrant
- Rejouabilité importante car des événements et des personnages peuvent être ajoutés par l’auteur ou par les joueurs
- Jeu déclinable sur plusieurs univers
- Envie d’y revenir pour avoir quelques gains
- Le marchand non réapprovisionné n’en aura pas pour tout le monde
- Bonne ambiance autour de la table
- Personnages déclinés en féminin et masculin avec pouvoir différent
- on peut raccourcir, rallonger les parties à souhait
Les moins
- Attention à la diversité des événements : quelques idées supplémentaires (dont une de @Fendoel) : un monstre par personne avec une course à celui qui l’aura fini en premier, un butin à se partager histoire de relancer les moins chanceux en milieu de partie, un monstre dont le dernier coup est à porter par TOUS les joueurs : chaque joueur lance le dé en même temps et ceux qui ont des égalités portent des coups sinon le monstre récupèrent tous ses points de vie…, les joueurs embarquent dans un zeppelin qu’ils devront protéger, un joueur est nommé pour aller chercher un personnage virtuel qui les aidera pour le boss, …
- Il manque le chasseur , mon personnage préféré (pouvoir spécial : faire attaquer son tigre mais s’il meurt le chasseur rate un tour car doit emmener sa bête se faire soigner LOL)
- Âmes sensibles, s’abstenir
- Un peu trop de négociations (on devrait pouvoir renverser le pouvoir en place LOL), ce n’est pas un point négatif je pense, car je pense ne pas être faite pour ça 🙂
Sympa la découverte de ce proto! Cela sent le bon jeu « d’enfoirés » (désolé pour le terme).
Merci pour le post et pour le site qui est bien agréable à lire en tout cas!
Oui, le jeu est un peu « viril », je plaide coupable! 🙂
Et dire qu’à l’origine c’état un jeu coopératif où l’entre aide était centrale… dans cette dernière version du jeu, elle l’est aussi MAIS elle se monnaye : Et il n’y a jamais de petits profits! 😉
L’idée de ne laisser tombé de mode « coopératif » est surtout venue après que mon jeu ait été sélectionné parmi les finaliste de Paris Est Ludique. Beaucoup de joueurs qui ont découvert l’ancienne version souhaiter pouvoir se départager plutôt que de devoir partager la victoire. C’est là qu’est née cette idée du jeu où l’on est tous ensemble mais chacun cherche à tirer la couverture à soi! 🙂 Au passage, je remercie @Fendoel qui m’a encouragé à tester cette voie ludique. 🙂
J’en profite pour remercier également GeekLette d’avoir prie le temps de découvrir mon proto et d’avoir rédigé un bel article dessus! 🙂
Woa je ne connaissais pas du tout mais j’ai très envie de l’essayer à présent. l’univers me plait beaucoup. Le principe est énorme et les illustrations m’envoient des étoiles dans les yeux !
Les illustrations ne sont pas définitive puisque le jeu est un prototype actuellement. Mais elles ont été assez bien choisies pour être plus immersives qu’un titre hideux 🙂
Le principe est efficace en effet, c’est son plus 🙂
Merci pour les compliments 😉
Oui, les illustrations présentes ici appartiennent à leurs auteurs respectifs et n’ont pas pour but d’être commercialisées. Elles me servent juste pour mon proto. En cas d’édition, c’est l’éditeur qui choisira (avec beaucoup de goût évidement! 😉 ) quel illustrateur sera chargé de cette belle mission! 🙂
Pour l’instant nous n’en sommes pas là, mais il est clair que la centaine de parties tests a permis de proposer un jeu plus original, plus fluide et (hélas pour GeekLette 😉 ) bien plus méchant! 😉
Je voudrais y rejouer ! ! ! J’ai testé une version moins aboutie et c’était déjà trop cool.
En connaissant la vraie Hélèn(a) ça motive encore plus pour dégommer les monstres (retire tes 8 sales pattes de mon amie ou je fais des nœuds avec, vil monstre velu !)
Merci Marie Eve!
C’est vrai que tu as joué à l’une des toutes 1ères versions, il doit y avoir 10 mois de ça… Tu verras, le jeu est bien plus dynamique! 🙂
A très vite pour une nouvelle partie!
Bises! 😉
Plus dynamique………….. euh plus méchant ouéééééééééééé
mais c’est vrai que le jeu est assez énorme et je me dis qu’on peut créer ses propres scénarios, ou changer d’univers tiens pourquoi pas et réitérer l’expérience. Y’a des déclinaisons à foison. J’espère que les éditeurs le remarqueront.
(roh faut que je corrige ce bug d’affichage des avatars grrrr ou je les vire… je vais être radicale comme le jeu de Phil ^_^ )
En plus si j’ai bien compris il est cool le marchand, il fait la route avec nous maintenant ?! Ça doit être parce que nous sommes de joyeux compagnons devisant gaiement d’aventures palpitantes en chemin, ça le change des longs cours en amphi de son école de commerce ;p
Mais bon, fuir à l’entrée du château, quel pétochard ! Et toujours aussi pingre à nous refiler des radis, où cache-t-il les steaks musculeux ?
Je voudrais rejouer !
Tu as raison GeekLette : il faut être radical! 😉 😉 😉
Et oui, le marchand est devenu un lâcheur : OK pour nous vendre ses objets mais pas assez fou pour mettre les pieds dans le Château Maudit! 🙂 🙂
Promis, on y rejoue bientôt! 🙂
Philou! 🙂