Le lundi c’est ravioli! Consumption: Food and Choices

(CF&C en abrégé et par fainéantise ;))

1–4 joueurs, 14 ans et +, 60 Min
Auteure: Karen Knoblaugh
Illustratrice: Naomi Robinson
Editeur: Kolossal Games
46 € chez Philibert en anglais

Petite information : il est annoncé pour 14 ans et + mais 12 ans ça passe si tu te nourris d’autres choses que de burger frites et que tu sais reconnaître la différence entre un légume et un fruit.

Au menu de cet article, un jeu goûteux et rafraîchissant dans le monde du jeu de plateau : Consumption Food and Choices, financé sur la plateforme Kickstarter en 2019 (40 K$ récoltés sur 13 K$ demandés).

Je n’ai pas participé à la campagne mais j’ai eu l’occasion de le tester (merci qui ? Merci Ely!) et franchement, ce fut une bonne surprise, un jeu qui a un goût de reviens-y (oui, cet article sera jalonné de références nutritionnelles et culinaires, il faut s’y résigner).

Dans CF&C, pas de planète à découvrir, d’elfes ou de gobelins à incarner, de dinosaures à étudier ou de pirates à combattre, non, non non, CF&C c’est l’histoire d’un équilibre alimentaire à trouver en gérant au mieux sa façon de s’alimenter et l’activité physique nécessaire à notre bien-être.

Cela ne vous fait pas rêver ? Trop proche du quotidien ? Et pourtant, ça marche, c’est ludique et on se prend au jeu.

En termes de mécanique, rien d’innovant ni de croustillant: du placement d’ouvriers (4 actions par manche), de la gestion de ressource, de la réalisation d’objectif, et tout cela fonctionne bien. On rajoute pour le fun et le plaisir des parties asymétriques avec différentes allergies alimentaires (lait, crustacé, gluten…) qui vont nous contraindre dans nos choix, voire des régimes alimentaires différents selon les joueurs (végétarien ou malbouffe ? À vous de choisir et/ou de subir!)

Voyons les règles plus en détail :

Le jeu se joue en 6 manches et l’objectif est d’accumuler le plus de points principalement en cuisinant des recettes pour obtenir les meilleurs nutriments, en pratiquant du sport régulièrement pour éliminer nos excès et ainsi arriver à un équilibre alimentaire optimal.

Chaque joueur possède un plateau de jeu représentant son stock de nourriture personnel et surtout son corps, dont les besoins sont variés et différents selon les nutriments concernés, on marque des points en fonction du niveau atteint en fin de partie : pas de mystère, pour les légumes il faut y aller à fond, pour le gras et l’alcool avec modération.

plateau joueur

Tous les joueurs possèdent 4 actions par manche, et en jouent chacun une à tour de rôle :

faire les courses à l’épicerie : un lancer de dés détermine les aliments en promo et les autres. Attention, il n y en aura pas pour tout le monde ! c’est intéressant d’être premier joueur pour se servir sous le nez des adversaires et créer une pénurie… les aliments vont dans notre stock

manger dehors : c’est pizza (beaucoup d’ingrédients pris et une action bonus en toute fin de manche) ou chinois (choix entre 2 plats). Tout cela va directement dans notre corps.

acheter au marché des producteurs : 2 choix possibles et selon les cartes, des aliments en stock ou assimilés directement, souvent utile pour se fournir en eau.

cuisiner : on choisit une recette parmi les disponibles et on déplace 3 aliments sur une ou plusieurs d’entre elles. Attention, les recettes non réalisées en fin de partie sont déduites du score. On remarquera le côté très nord américain des propositions mais on trouve également quelques plats plus variés. Je me suis surprise à cuisiner un coq au vin !

faire du sport : on choisit une activité et on élimine jusqu’a 3 types d’aliments de notre corps, idem, ils scorent en négatif en fin de partie. Un bonus est attribué pour la diversité des activités pratiquées.

grignoter : permet de ne pas gaspiller un élément de son stock et de l’ingérer directement.

on vous laisse deviner le nom de la pizza poisson/poulet!

L’extension (incluse dans le KS) propose les fameuses tuiles allergies alimentaires à intégrer sur le plateau personnel, des recettes et objectifs supplémentaires et un freezer pour stocker une nourriture qui périmerait et la réutiliser ensuite (mais dans le jeu, cela reste très anecdotique.)

Pour se nourrir, on peut donc aller directement au restaurant mais on récupère alors immédiatement beaucoup de composants qui filent droit dans notre corps et dont certains ne nous sont pas indispensables (cette 3eme tournée de saké était elle bien raisonnable?) ;

Ou alors, on peut décider de faire ses courses et cuisiner ses recettes soi-même : double challenge : il faut alors récupérer au supermarché les éléments utiles à nos recettes, ou au marché des producteurs et gérer au mieux leur stock (gare au gaspillage !) cela se corse au supermarché car tous les éléments ne sont pas disponibles pour tous les joueurs, les prix varient mais pas votre budget (6 $), et certaines promos alléchantes ne concernent pas forcément les ingrédients convoités…

Les recettes réalisées atterrissent directement dans votre organisme et vous donnent en prime des bonus, ponctuels, permanents ou un moyen de scorer plus en fin de partie.

Attention toutefois à ne pas abuser des restos, ou de recettes trop riches (german chocolate cake !! )… la sédentarité vous guette donc on n’oublie pas de se débarrasser des éléments indésirables ou surconsommés en bougeant son corps : des cartes activités physiques existent et sont très utiles pour oublier la soirée bière et chips de la veille…

Forêt Noire….

Peur de ne pas arriver à devenir un as de la diététique à tous les coups ? Pas de stress, vous pouvez faire appel à un ami : assistant personnel pour les courses, coach de vie ou chef-cuisiner leur petit coup de pouce est souvent bienvenu pour booster vos objectifs et pimenter le jeu ! Vous en choisissez un différent à chaque tour, ne pas les délaisser,ils ont leur importanc et peuvent faire la différence.

Deux cartes objectifs de fin de partie sont tirées en début de jeu et vont récompenser le 1er et 2eme joueur qui ont fait le plus de point en fin de partie selon les conditions énoncées.

Le comptage de point se fait en fin de partie et peut réserver quelques surprises : beaucoup de recettes mais qui rapportent peu ? Trop d’ingrédients jetés (- 2PV chacun!) ou de recettes/activités sportives non réalisées (qui scorent alors en négatif!!) et c’est la chute… Ce comptage final ne permet pas de savoir réellement où en son vos adversaires tout au long de la partie et c’est dommage, d’autant plus que pour contrer, ce sera uniquement de l’interaction indirecte : et voila que je te prends tout le stock disponible de viande, tu fais quoi maintenant avec ta recette de lasagnes ? Hein ?

J’ai faim!

Ce jeu a vraiment un petit goût de reviens-y. Il y a du texte en anglais évidemment mais sans dépendance excessive ni besoin d’un niveau master dans la langue de Shakespeare et cela ne ralentit pas les tours car les visuels sont parlants et les actions intuitives. On retrouve clairement dans le jeu la culture nord-américaine, pour certaines recettes et surtout dans les activités sportives pratiquées.

CF&C arrive à nous faire un drôle d’effet : cela peut ne pas paraître alléchant en lisant le descriptif comme cela, voire nous rappeler les remarques parentales sur notre consommation de sucre et notre peu d’intérêt pour les légumes et pourtant, cela marche ! Je me suis pris au jeu facilement et n’ai pas vu le temps passer. Les tours se déroulent vite. Je n’enchaînerai probablement pas 10 parties d’affilée mais le jeu mérite d’y passer quelques parties et pourrait tout a fait ressortir occasionnellement …

Bref, la grande force de CF&C, c’est son immersion totale et très aboutie dans le thème de la nutrition : tout y est bien pensé, logique et cohérent, cela rend la partie fluide et intéressante. L’autrice du jeu, Karen KNOBLAUGH, est diététicienne de profession et joueuse par passion, elle a travaillé 4 ans sur la mise au point du jeu (source BGG).

La thématique nourriture existe déjà sur pas mal de références, mais jamais de cette façon dans un jeu pédagogique de gestion. Et cerise (c’est un fruit, j’ai le droit!) sur le gâteau, rien n’y est culpabilisant ni moralisateur en termes d’équilibre alimentaire, pas de comptage de calories ni de « c’est bien ou c’est pas bien, » juste un équilibre à trouver !

Vous en reprendrez bien une petite part-ie ?

Avis de Nic0 :

Consumption est un jeu qui ne m’a pas laissé sur ma faim, bien au contraire !

On se prend vite au jeu, qui propose une fois n’est pas coutume un thème très original sans révolutionner le genre au niveau des mécaniques.

On se retrouve néanmoins avec pas mal de paramètres à gérer, un choix d’actions non négligeable, la clé du succès étant l’équilibre alimentaire! Équilibre que je n’ai pas encore trouvé mais cela ne saurait tarder !

Pour résumer : Le gras… c’est la vie! Sauf dans ce jeu !

Avis d’Angie:

Enfin je retrouve le vrai esprit des Kickstarter… une autoproduction sur un thème original à défaut d’être très fun mais ce jeu est bien pensé avec un vrai fond pédagogique. On équilibre les repas, on fait du sport pour éliminer, les excès , bref rien de moins que dans la vraie vie…. mais c’est plaisant surtout en famille avec des enfants un peu grands. Les recettes font envie et donnent faim, et même si les tours sont un peu redondants on se prend au jeu de l’équilibre alimentaire!

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