Hellboy, le jeu de plateau

Article rédigé par BDPhilou

Un jeu de James M. Hewitt et Sophie Williams
Illustration d’après Mike Mignola
Edité par EDGE et Mantic
1 à 4 joueurs / 14 ans et + / 45 à 120 minutes suivant les scénarios
80,90€ en VF chez Philibert

IMPORTANT : Les figurines ne sont pas peintes dans la boite commerciale. Ici, il faut saluer les coups de pinceaux de Mika (jazz.mike.3 sur instagram).

Il est de retour et il n’est pas content !

Une petite devinette pour commencer : Qui est tout rouge et peut s’énerver facilement ? Non, il ne s’agit du piaf d’Angry Birds mais bien de Hellboy ! Le héros bourru aux cornes limées et au tour de bras démesuré se voit offrir une version « jeu de plateau » assurée par Mantic et EDGE.

Comme dans les BD, ce personnage issu des enfers sera secondé par ses acolytes emblématiques afin de résoudre des enquêtes souvent paranormales. Vous retrouverez donc à ses côtés, Abe Sapien (une sorte d’homme poisson particulièrement à l’aise avec son harpon), Liz Sherman (la femme incendiaire) et Johann Kraus (le mort-vivant déambulant dans sa combinaison spéciale). Tout ce beau monde fait partie du B.P.R.D. (Le Bureau du paranormal : Recherche et Défense) et devra résoudre 6 enquêtes basées sur l’exploration… mais aussi et surtout sur les coups de points et les gros flingues !

Highway to Hell !

Comme on pouvait s’y attendre : « Hellboy, le jeu de plateau » est un Dunjon Crawler. C’est à dire que chaque joueur va incarner l’un les protagonistes précédemment cités de la célèbre BD de Mike Mignola. Ensemble, ils mènent l’enquête en déplaçant leurs figurines au travers d’un ensemble de salles assemblé en début de partie (en fonction du scénario sélectionné). Sur chacun de ses lieux, des cartes « Rencontre » sont posées.

J’en ai assez d’ici !

Après avoir choisi l’un des 6 scénarios (classés en fonction de leur difficulté et de leur durée) et respecté les consignes de mise en place, la partie commence. Celle-ci est divisée en deux grandes étapes.

  • La première consiste à mener l’enquête (rechercher une personne, dénicher une créature, collecter des indices, etc.)
  • la seconde à affronter le boss final (façon jeu vidéo en quelque sorte).

Des cartes grand format expliquent les évènements et annoncent le moment où l’ultime affrontement se déclenche.

Avant d’expliquer comment se déroule le tour de jeu, il est important de s’attarder sur le système de dés très original. En effet, la boite renferme 4 trios de dés. Leur couleur indique leur puissance : Jaune < Orange < Rouge < Noir. Les dés jaunes sont donc totalement minables (avec des faces vierges ou égales à 1), là où les dés noirs explosent tout (avec des faces allant jusqu’à 4). Il existe également un dé bleu qui accompagne toujours le trio de dés lancé. Suivant son résultat, il améliorera ou handicapera le joueur. Il est toujours possible de dépenser l’un de ses cubes d’action pour améliorer l’un de ses dés en l’augmentant d’une couleur pour le rendre plus puissant dans l’action que l’on souhaite mener.

What the hell !!???

Le tour de jeu se déroule ainsi :

  • La Phase des Ennemis : Chaque figurine ennemie présente sur le plateau de jeu s’active en fonction de ses spécificités : Nombre de zones de Déplacement, Dégâts infligés lors des attaques en mêlée ou à distance. Pour se défendre, le héros attaqué lance les 3 dés propres à sa couleur de défense ainsi que le dé bleu. Tout différentiel en faveur de l’ennemi entraine autant de dégâts au héros. Les premiers dégâts n’ont pas d’effet mais très vite, s’ils ne sont pas guéris, ils deviennent handicapants et nuisent aux performances du joueur.
  • La Phase des Héros : Chaque joueur dispose de 3 points d’action symbolisés par autant de cubes. Pour réaliser une action, il faut donc dépenser l’un de ces cubes. Comme dans « Conan », c’est aux joueurs de gérer l’ordre dans lequel ils dépensent leurs actions. Par exemple, Hellboy peut effectuer 1 action. Ensuite, Abe en réalise 3. Enfin, Hellboy utilise ses 2 dernières actions. Ainsi, il sera possible en dépensant une action de :

* Se déplacer de 2 zones.

* Combattre à distance ou en mêlée. Pour cela, on définit l’ennemi visé puis on lance le trio de dés requis et le dé bleu. La cible perd autant de points de vie que le score final des dés MOINS sa résistance. De plus, plus il y a d’adversaires dans une zone, plus la réussite lors de votre jet de dé sera pénalisée.

* Récupérer un indice : Lorsqu’un joueur interagit avec un jeton indice, il jette les dés imposés. Sur un résultat inférieur ou égal à 2, l’indice est perdu. Sur un résultat de 3 à 5, l’enquête progresse d’une case. Cette progression est doublée si le résultat est supérieur ou égal à 6. Cette progression est très importante car elle permette de collecter des jetons qui, généralement, permettent de prendre un avantage certain lors du combat final.

* Interagir avec des éléments de décors.

* Supprimer des nuées de grenouilles ou des fournaises. Cette action est possible uniquement si le personnage est seul sur sa zone.

De plus, chaque personnage dispose d’actions qui lui sont propres. Par exemple, Hellboy peut envoyer valdinguer le mobilier de la pièce contre un ennemi ou, bien évidemment, décoller un crochet du droit dévastateur !

De plus, il est également possible, sans dépenser de cube d’action, de retourner la carte « Rencontre » d’une zone adjacente. Celle-ci indique les emplacements des nouveaux ennemis, pions d’indice ou de point d’intérêt et autres éléments de décors de la pièce ainsi découverte. Il est enfin possible de donner l’un de ses objets à un autre joueur dans la même zone.

  • La Phase de Repos : S’il n’y a plus d’ennemi sur l’ensemble du plateau de jeu, chaque joueur a le droit à une action bonus :

* Défausser n’importe quel jeton d’Indice et avancer le jeton de 2 cases sur la piste dédiée,

* Supprimer toutes les Nuées de Grenouilles et les Fournaises d’une pièce,

* Lancer 2 dés rouges et se guérir d’autant de points de dégâts.

Ensuite, le jeton avance d’une case sur la piste de Désastre. Généralement, lorsque celui-ci arrive à un certain niveau de cette piste, cela déclenche l’arrivée du Boss Final.

  • La Phase de Désastre : L’équipe des héros tire une carte et doit en appliquer l’effet… souvent très négatif !

A l’issu d’un évènement prévu par le scénario ou si le jeton Désastre est trop avancé, les joueurs passent à l’étape de l’affrontement final. Le tour de jeu se limite alors uniquement aux phases 1 et 2. De plus, on tire une carte de comportement expliquant comment le Boss agit face aux joueurs. C’est souvent très original d’ailleurs. Par exemple, le Spectre de Raspoutine s’amuse à disparaitre de l’aire de jeu pour réapparaitre sur la case du joueur 1 ou 2 tours plus tard !

Les Plus

  • Une licence bien respectée,
  • Des figurines super classes,
  • Des illustrations pour les décors simples mais en accord avec le style graphique de la BD,
  • 6 scénarios assez diversifiés et avec des textes d’ambiance bien sympas et pas trop longs,
  • Une prise en main grandement facilitée par le guide d’initiation,
  • Le système de boost de ses dés basé sur les couleurs qui est très fluide,
  • Les tours de jeu « à la Conan », où chacun agit au moment où il ne souhaite (pas de tour horaire),
  • Le dilemme constant entre assurer ses jets de dés au maximum mais perdre des dés d’actions,
  • La variété de comportement des boss,
  • Parfaitement jouable et amusant en solo en incarnant 2 Héros,
  • Un Hellboy autrement plus sympa que la bouse imbuvable sortie au cinéma en 2019.

Les Moins 

  • Des ennemis trop semblables (principalement des Sièdes : sorte de grenouilles humanoïdes),
  • Un manque de variété dans les éléments de décors trop peu nombreux,
  • Dommage qu’il n’y ait pas un guide d’initiation pour les personnages de Liz Sherman et Johann Kraus qui sont nettement plus délicats à prendre en main qu’Hellboy ou Abe.

L’enfer est pavé de bonnes intentions !

S’il manque un peu de variété dans son matériel (figurines des Séides trop présentes et éléments de décors peu fournis), force est de constater que c’est un sans faute sur tout le reste : Figurines réussies, ambiance aux petits oignons et prise en main fort bien amenée grâce à un guide d’initiation à saluer. De plus, la diversité des pouvoirs des 4 personnages jouables couplée au hasard des cartes « rencontre » et « Désastre » offre des situations assez variées même lorsque l’on rejoue un même scénario. Si vous êtes fan d’Hellboy et que les jets de dés (parfois injustes, sinon ce n’est pas drôle) ne vous donnent pas des boutons, ce jeu doit évidement faire partie de votre ludothèque. Sinon, à vous de voir si ces enquêtes gentiment paranormales vous captiveront. En tous les cas, le défi sera relevé sans être impossible. De plus, une fois la principale subtilité du jeu acquise (C’est-à-dire dépenser plus de cubes pour améliorer ses chances de réussites MAIS au détriment du nombre d’actions réalisables durant votre tour), celui-ci prend une toute autre saveur. L’aspect prise de risque / course contre la montre pour collecter un maximum d’indices avant l’arrivée du Boss est assez grisante également. Bref, Hellboy, le jeu de plateau est une très belle surprise.

J’espère surtout qu’Edge et Mantic nous gratifieront de quelques extensions afin de renouveler bestiaire des ennemis.

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2 Comments

    • Oui, ça reste très sympa! Si tu as Netflix, Hellboy et les légions d’Or Maudites est dispo dessus. C’est très sympa et ça t’aide à entrer dans le jeu qui est à moins 50% sur Philibert actuellement. Une belle affaire!

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