Coups de cœur ludiques de décembre 2020

Coup de coeur de GeekLette et El Stefano: Empires of the void II

2–5 joueurs, 13 ans et +, 90–180 Min
Auteur: Ryan Laukat
Illustrateur: Ryan Laukat, Michael Leavenworth
Editeur: Red Raven Games
Complexité indiquée par BGG: 3,45 / 5
A trouver d’occasion en anglais uniquement

Ce jeu 3X revisité par Ryan Laukat (qui était lui même l’auteur de la V1 qui n’a rien à voir) a de quoi plaire aux gamers. Il faudra juste anticiper un peu plus si vous êtes mauvais aux jets de dés. A part ça, le jeu est une tuerie parce qu’il raconte une histoire sans trop de narration.

En effet, Ryan Laukat a trouvé un équilibre parfait entre narration (sur les cartes, donc texte court mais suffisant) et mécanique bien huilée (le joueur actif choisit une action parmi 5, les autres le suivent ou préfèrent passer et gagner revenu/cartes…, ou bien préfèrent payer pour faire une autre action). Simple et efficace. D’autant que l’univers commence à être trop petit pour 3 joueurs… et surtout pour 4.

  • Les combats sont donc inévitables, âmes sensibles s’abstenir.
  • mais vous pouvez (devez) aussi vous opposer à vos adversaires via la voie de la diplomatie et l’influence. Derrière les combats se cache donc un petit jeu de majorité pour récupérer les bonus permanents des planètes et surtout pouvoir recruter, sur ces planètes, des unités de combats plus performantes.

Attention le jeu n’existe qu’en anglais et il y a du texte. Malgré un niveau pas très élevé, il faut être autonome sur l’anglais car les cartes en main ne doivent pas être divulguées.

On espère voir une VF arriver, c’est pourquoi nous écrivons un article entièrement dédié à ce jeu qui sera publié d’ici peu.

El Stefano rajoute:

Un thème space-opera, une promesse de bastons spatiales, de complots galactico-politiques, de races extra-terrestres variées et bizarroïdes : la lutte est impossible. Je dois jouer à ce jeu sous peine de crise de nerfs. Je pourrais me rouler sur le sol en suçant mon pousse si on m’empêchait de rejoindre SpaceGeeklette dans cette aventure homérique.

Lutte d’influence et de territoires, majorités, gestion de ressources et de sa flotte, exploration, innovations technologiques, management des alliés E.T., découverte d’artefacts, interaction puissante entre les joueurs, tension palpable autour de la table. Les combats sont durs mais les défaites ne sont pas punitives. Vous reculez simplement vos armées sur un lieu que vous occupez. Ca c’est très bon et ça permet de ne pas se retrouver avec un joueur qui prendrait le dessus sur les autres.

Tout est bon dans Empire of the Void II. Un gros kif de coup de cœur qui tue. Vivement la prochaine partie.

Coup de coeur de Vir: Codex Naturalis

2 à 4 joueurs, 7 ans et + (un peu juste d’ailleurs), 30 minutes
Auteur: Thomas Dupont
Illustrateur: Maxime Morin
Editeur: Bombyx
Complexité indiquée par BGG: 2 / 5
13,50 € en VF chez Philibert

Mon coup de cœur de ces vacances ! Un jeu malin, beau, abordable et dans une boite pratique qui ne prend pas de place. Il ne cumule que des qualités.

Clairement, on a un effet waouh en ouvrant la boite et manipulant ces superbes cartes irisées aux motifs recherchés et tellement dans le thème (une vraie réussite).

Et la bonne surprise continue lorsque l’on s’approprie les règles et qu’on lance une partie. Des mécaniques épurées (on place des cartes en les connectant par les angles pour obtenir les ressources qui seront disponibles tant qu’elles ne seront pas recouvertes ) et un jeu de placement de carte malin où l’ont doit optimiser les différents éléments de son jeu pour valider des objectifs immédiats (cartes irisées au dos) et des objectifs de fin de partie : 2 sont communs aux joueurs, un est secrètement gardé par chacun et ne sera dévoilé qu’au décompte final. Oui, mais voilà, les cartes contiennent des angles « non visibles » qui ne peuvent pas être recouverts , il existe donc un subtil équilibre à trouver entre recouvrement de motifs existants, ajout de cartes et pioche de cartes ressources ou objectifs immédiats.

Le tour de jeu est rapide : on joue une de ses cartes en main, et on pioche une nouvelle carte, soit de type ressources, soit de type objectif (qui a donc des conditions de pose).

La partie se termine en général quand un joueur atteint 20 points sur la piste de score, un dernier tour est joué puis on décompte les objectifs finaux. Certains sont plus faciles à réaliser que d’autres, et leur tirage aléatoire peut avoir pour conséquence des objectifs non cumulables, c’est le jeu !

Testé en configuration 2, 3 et 4 joueurs, ça marche à chaque fois ! J’apprécie de pouvoir le jouer en famille, facilement le soir après une journée de dur labeur, ou en intro d’apres-midi ou soirées « gros jeux ». Il a plu à tous les joueurs à chaque fois.

Alors quand le plaisir des neurones s’allie au plaisir visuel, merci Père-Noel pour ce choix judicieux auprès de ma boutique locale préférée !

El Stefano rajoute [il est partout!!!!]

Voilatipa que Vir nous sort de sa besace magique une petite boite en fer, avec la ferme intention de nous faire tester sa découverte. En tant que joueur confirmé, je commence à râler.

-Comment ça ?! une boite de moins de 6 kilos, un mini livret de 3 pages et une durée estimée à une seule petite demi-heure ! Mais pour qui me prend-t-on ? Je m’insurge et refuse de jouer.

Donc je joue puisque dans ce groupe de joueur ce sont les femmes qui font la loi.

Et… Surprise. Ne passons pas sur l’esthétique : le jeu est juste splendide avec ses dorures et ses graphismes aux petits oignons. Sur le champs, l’envie de jouer pointe son nez. La mécanique est simplissime. Mais jouer s’avère un joli casse-tête mettant en panne votre sens de l’orientation. Votre avidité à remplir des brouettes d’objectifs risque de vous coûter cher en fin de partie. Car avec seulement trois cartes en main y compris les cartes objectifs il vous en faudra de la tempérance pour ne pas succomber aux charmes délicieux des promesses de points de victoire. Certes la chance est un peu au rendez-vous mais l’auteur a su en limiter les effets.

Bilan : une fort agréable découverte et un grand plaisir à jouer ce Codex Naturalis. Un plaisir pour les yeux et la cervelle.

Coup de coeur MrNeiL : Rococo

1-5 joueurs, 14 ans et +, 60 à 120 minutes
Auteurs : Matthias Cramer, Stefan Malz et Louis Malz
Illutrateur : Ian O’Tool
Editeur : Eagle-Gryphon Games / VF par Runes Editions
Complexité indiquée par BGG: 3,05 / 5

Bienvenue à l’époque du Rococo. Louis XV règne en France et le summum est d’assister à des bals somptueux où les grandes personnalités s’habillent de robes magnifiques et de redingotes fantaisistes.

Dans Rococo, vous allez vous constituer une équipe composée d’apprentis, de compagnons et maîtres. Chacun a la possibilité d’effectuer une des 6 actions du jeu mais avec quelques contraintes évidement.

L’apprenti peut par exemple acheter des tissus mais ne peut pas embaucher du nouveau personnel, seul le maître peut le faire. Les 6 actions possibles avec les différents personnages sont :

  • Demander les faveurs de la reine (devenir 1er joueur)
  • Acquérir des ressources
  • Acheter des modèles de robes ou redingotes
  • Embaucher de nouveaux employés
  • Défausser un employé
  • Créer une décoration.

Le grand bal se termine après 7 tours par un énorme feu d’artifice et un pointage final.

L’édition de Rococo : Edition Deluxe contient l’extension Jewelry Box, l’extension Festivity Dresses, et la promo Fancy Dresses, ainsi qu’une nouvelle extension en mode solo « Madame du Barry ».

L’edition de Rococo via Eagle Gryphon Games, ne déroge pas à la règle de cet éditeur, elle est magnifique. Des tuiles épaisses, les illustrations du très grand Ian O’Tool, et une mécanique de Card Building vraiment géniale.

J’avais déjà beaucoup aimé la version de Eggertspiele de Maitre Couturier, mais jouer avec ce matériel et ces illustrations, quel plaisir. Les choix tout aux long des 7 tours sont toujours cruciaux et pleins de dilemme.

Si vous avez toujours voulu jouer à Jean-Paul Gautier ou pas et bien foncez sur Rococo.

Un mot à dire El Stefano? => silence radio… il n’a pas joué à celui-là

Coup de coeur de Angé : 7 wonders duel : Agora

2 joueurs, 10 ans et +, 30 Min
Auteurs: Antoine Bauza, Bruno Cathala
Illustrateur: Miguel Coimbra
Editeur: Repos Production
Complexité indiquée par BGG: 2.80 / 5
17,90 € en VF chez Philibert [il s’agit d’une extension, jeu de base nécessaire]

AGORA, la 2ème extension de 7 wonders Duel après la déjà très bonne Panthéon. Aux manettes, on retrouve l’équipe de choc Antoine Bauza et Bruno Cathala. Pour les illustrations Miguel Coimbra. Ce n’est pas un secret 7WD est un des jeux qu’on ressort très régulièrement. Des règles simples, des parties rapides mais souvent tendues. On pouvait lui reprocher dans sa version de base un certain déterminisme quant à la pyramide de cartes qui pouvait sur certaines parties s’avérer frustrant pour le perdant. Panthéon corrigera cela. Agora va encore plus loin.

Avec son petit air de Turmoil (extension Terraforming Mars) Agora nous propulse au cœur des intrigues du sénat. Comploteurs et politiciens luttent pour prendre le contrôle de la chambre.

Le jeu rajoute une victoire politique lorsque vous parvenez à influencer le sénat dans sa totalité. Parfois ça se joue à un coup près. Rageant ! Mais les comploteurs ne sont pas loin et les coups bas vont pleuvoir : agression de l’adversaire avec des cartes bien méchantes. Des têtes vont tomber. Des amitiés se briser. Mais si comploter vous procurera une intense joie maléfique, ça en sera pas suffisant pour gagner. Il faudra donc trouver le juste milieu, le bon équilibre.

Agora brise le déterminisme de la pyramide des cartes, ajoute une nouvelle mécanique hautement stratégique et augmente l’interaction entre joueurs.

Tout à coup le jeu qui pouvait être vu comme plutôt casual prend une allure de jeu expert. Particulièrement, si les deux extensions sont réunies.

7 Wonders Duel c’est déjà à la base un coup de cœur permanent. Agora rajoute quelques battements de plus tout en renouvelant l’expérience de jeu et entre immédiatement la tête haute dans la catégorie des indispensables.

Vir rajoute:

Je suis emballée par cette extension qui pour moi est plus intéressante que Panthéon et change vraiment le jeu, tout en conservant sa quintessence. Attention, c’est agressif, méchant, plein de rebondissements voire machiavélique, mais c’est tellement bien. Un juste dosage est à trouver car les complots coûtent des cartes. Il faut également surveiller son adversaire avec la victoire politique, nouvelle condition de victoire… Je ne suis pas sûre d’avoir envie de cumuler les 2 extensions, cela me semble confus, mais ce sera une configuration à tester au moins une fois.

Si vous aimez 7 Wonders Duel, allez-y les yeux fermés !

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Pipelette & Geek à temps plein

2 Comments

  1. Une petite coquille dans la présentation de Codex Naturalis, ce n’est pas « Le tour de jeu est rapide : on joue une de ses 2 cartes en main, … » mais plutôt « Le tour de jeu est rapide : on joue une de ses 3 cartes en main,… » ; en effet chaque joueur en début de partie commence avec deux cartes de ressources et une carte dorure.

1 Trackback / Pingback

  1. Empires of the void II – un jeu épique mêlant conquête, majorité, narration et combat – GeekLette

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