le magicien… Dom

Vous l’avez sûrement déjà aperçu si vous avez la chance de vous balader dans les festivals de jeux : Un personnage très orange, très souriant, très bavard (quand il a de la voix). Non ? Mais si ! Dominique Breton, dit ZeBlate, auteur de la région orléanaise et dompteur des imprimantes 3D. Bluffée par cette nouvelle technique qui commence à être abordable, j’ai poussé la porte pour en savoir plus…

Dominique, alias ZeBlate, peux-tu nous dire comment on tombe dans la marmite du jeu de société ? Et d’abord pourquoi zeBlate ??

Alors, très vite et très jeune, j’ai plongé dans le jeu de société. J’aimais beaucoup jouer et surtout expliquer les règles : j’avais une approche assez créative parait-il, en expliquant à ma façon et adaptant les règles. J’avais même à l’époque créé un jeu. J’ai ensuite plongé dans le monde du jeu vidéo, mettant entre parenthèse le monde du jeu de société. C’était l’époque des jeux en réseau, comme Starcraft. ZeBlate vient de cette époque où je jouais le peuple des Zerg.

Le redécouverte du monde ludique, c’est quand ?

Il y a quelques années, j’ai un peu par hasard découvert des jeux de société comme Jamaica et Agricola : la grosse claque ludique ! Le monde du J2S avait beaucoup évolué et j’ai replongé en tant que joueur, et très vite aussi en tant que créateur, car cela mélange tout ce que j’aime : la création, le design, les rencontres, la communication,… Les idées de jeux viennent souvent de situations du quotidien. Par exemple, j’ai voulu créer un jeu pour une amie qui a une boutique de mosaique. Bien sûr, après l’idée de départ, il y a beaucoup de travail et vient ensuite une des épreuves les plus compliquées : trouver un éditeur… Pour cette étape clé, j’ai pu compter sur Forgenext, qui croyait en mon jeu et qui a fait ce qu’il fallait : Ignis était né !

Quelle est ton actualité ludique ?

Le prochain jeu qui devrait sortir en fin d’année s’appelle les « zoeils » chez Goliath. L’idée encore une fois est arrivée dans le quotidien : lors d’une soirée avec Cédrick Chaboussi, nous avions un mignon memory… là on s’est dit que ça serait plus fun de chercher tous en même temps les paires ! Retravaillé, cela donne un univers à part, peuplé de zoeils, que vous devez retrouver par paire (NDLR : je vous fais la version courte, mais vous trouverez la version longue sur son blog, ça vaut le coup !). Je suis heureux que l’éditeur ait gardé le thème initial et le design global du jeu.

Je t’ai découvert avec les souris gourmandes, tu peux nous en dire plus ?

C’est une belle aventure avec If Associations, association à but non lucratif que j’ai rencontrée lors d’un festival. Les souris gourmandes est un jeu à part car pour celui-ci j’ai créé le jeu, fait le design et les illustrations.

Comment on en arrive à l’impression 3D ?

Quand on travaille sur des prototypes, la présentation aux joueurs et aux éditeurs tient beaucoup dans le matériel et l’expérience ludique que l’on peut offrir. J’en avais marre de courir les brocantes et vide grenier à la recherche de jeux pour en récupérer les pièces et donner forme à mes prototypes. Quand le prix des imprimantes 3D est devenu abordable, il y a 4 ans, j’ai sauté le pas. J’ai mis quelques mois à maîtriser la technique, mais ça valait le coup de s’accrocher : cela me permet d’avoir des prototypes très aboutis à présenter. Mon dernier prototype est Coco Dingo, un jeu pour 2 ou 4 joueurs. Le but est d’emmener 2 de ses petits singes cachés sous des noix de coco sur la rive opposée du plateau de jeu. J’ai créé une version géante pour le présenter lors des festivals.

Mais Les impressions 3D ouvrent de nouvelles perspectives, et pas seulement dans le monde du jeu : cela permet par exemple de créer des prothèses à un coût de fabrication faible. Il faut prendre conscience de cette petite révolution.

J’ai cru voir des impressions 3D surdimensionnées… Non ?

Oui, il y a quelques années, les ludonautes m’ont demandé s’il était possible de faire les personnages pour une version géante de Colt Express. J’ai relevé le défi. Depuis, ce sont les versions géantes de Concept, Dawak, les 3 petits cochons, Fourberies, Meeple war et des lapins de croque carottes que vous aurez pu apercevoir !

(extrait du blog des ludonautes)

Je travaille aussi parfois pour d’autres auteurs qui cherchent à avoir une version plus aboutie de leurs prototypes.

Et puis… il y a la customisation pour des jeux :

Effectivement, je suis parfois contacté pour voir s’il est possible de créer des jetons ou personnages pour des jeux. Ça a été le cas pour Evo par exemple. J’ai aussi modélisé les jetons compétences pour la mashup, la série de Mr Phal. Tout récemment, j’ai créé une boite pour ranger vos jetons 7 wonders duel.